Le troisième gouvernement du premier ministre, Raymond Ndong Sima, a été publié, mercredi, 15 janvier, en début d’après-midi. 35 ministres contre 31 dans l’ancienne équipe, c’est un gouvernement pléthorique (pour les 2,5 millions de Gabonais), qui n’est pas un bon signal à l’endroit des Gabonais (qui souffrent de pauvreté) et, surtout, des bailleurs de fonds, qui commencent à suspendre les décaissements pour défauts de paiement, les uns après les autres. Après la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, à qui le tour ?

Le général-président, Brice Oligui Nguéma, peut faire ce qu’il veut. Candidat à son maintien à la tête de l’Etat, il peut faire de la politique politicienne comme on l’a vu dans la formation de ce nouveau gouvernement où il a maintenu tous les détourneurs de fonds publics ou réputés comme tels dont les noms circulent dans les bureaux de Libreville. La justice répond aux abonnés absents.

Son choix peut s’avérer payant à court terme, mais à long terme, on n’a pas besoin de faire la 2e année de la faculté de droit de l’Université Omar Bongo de Libreville pour savoir qu’il est contreproductif dans la durée. Bref, ce nouveau gouvernement avec plusieurs jeunes assez inexpérimentés n’est pas une bonne équipe par les temps difficiles que traverse le pays Gabon.

Un chef de l’Etat ne peut pas (et ne doit pas) plaire à tout le monde. Au même moment. L’homme le plus généreux du Gabon de tous les temps, le patriarche Ondimba (maître-politique du général-président), savait faire la part des choses en refusant de contenter quand il était impossible de contenter quelqu’un. Sinon, il faussait sa politique.

Dire cela à Oligui montre qu’on ne veut que son bien et celui de son pays. Et rien d’autre.