Décidément, le président des Etats-Unis, Donald Trump, est un homme qui parle beaucoup, qui croit menacer tout le monde, qui pense diriger la terre entière selon sa seule petite volonté depuis la Maison Blanche, mais, qui réussit, rarement, à imposer ce qu’il veut. On l’a vu en Syrie, en Corée du Nord, et même en Iran où les résultats de sa politique sont plus que mitigés. A Téhéran, le pouvoir des Mollahs est, tellement, habitué à ses rhétoriques verbales au point qu’il n’hésite plus à dire parlant de lui : le chien aboie la caravane passe.
C’est ce comportement de Trump qui a fait dire au chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, lundi, 5 août, que les Etats-Unis étaient incapables de bâtir une coalition internationale pour protéger les navires marchands dans le Golfe car leurs alliés avaient, selon lui, «honte» de les rejoindre. Comme quoi, faire équipe avec le président américain fait honte. Qui l’eût cru quand Barack Obama quittait la Maison Blanche il y a trois ans ?
«Aujourd’hui, les Etats-Unis sont isolés dans le monde et ne peuvent pas créer une coalition. Les pays qui sont leurs amis ont trop honte d’être dans une coalition avec eux», a dit Mohammad Javad Zarif à Téhéran.
«Ils ont créé eux-mêmes cette situation en violant la loi et ont suscité tensions et crises», a-t-il ajouté (sur notre photo à gauche Mohammad Javad Zarif, l’ayatollah Ali Khamenei le vrai patron de l’Iran et à droite, Hassan Rohani le président de la République).
Les Etats-Unis ont lancé l’idée d’une coalition en juin, après des attaques en mai et juin contre des navires dans la région du Golfe imputées par les Etats-Unis à l’Iran qui a démenti. L’idée était que chaque pays y escorte militairement ses navires marchands avec le soutien de l’armée américaine, qui assurerait la surveillance aérienne de la zone et le commandement des opérations.
Les Européens ont décliné l’offre, ne voulant pas s’associer à la politique de «pression maximale» sur l’Iran du président américain, Donald Trump, car ils cherchent à préserver l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 avec l’Iran et dont l’administration Trump s’est retirée, unilatéralement, en 2018. Après la saisie d’un pétrolier britannique par l’Iran en juillet, Londres a décidé d’escorter les navires civils battant pavillon britannique dans le détroit d’Ormuz situé dans la région du Golfe, et a envoyé un deuxième navire de guerre dans la région.
La région stratégique du Golfe par où transite le tiers du pétrole acheminé par voie maritime selon l’Agence américaine d’information sur l’Energie, est au cœur des tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, deux pays ennemis qui n’ont pas de relations diplomatiques depuis 1980. Les Etats-Unis viennent d’imposer des sanctions contre Zarif après que ce dernier a refusé, selon des responsables iraniens, une invitation à rencontrer Donald Trump à la Maison Blanche. Zarif qui éconduit vertement Trump dans sa demande de le rencontrer à Washington : un véritable camouflet pour le première puissance du monde et son ombrageux président.