GUERRE AU SOUDAN : Washington se range derrière Abu Dhabi et les FSR

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Alors qu’elle semblait éprouver de grosses difficultés à repousser les Forces de soutien rapide (FSR) au cours des derniers mois, l’armée soudanaise a fini par reprendre le dessus dans une guerre qui a engendré la pire crise humanitaire au monde depuis un bon moment. Mais, ces récentes victoires engrangées dans le Nord de Khartoum par le général, al-Burhane (notre photo), et ses hommes sont un non-événement pour beaucoup à Washington DC.

Juste avant de restituer les clés de la Maison Blanche à celui qui les lui avait données 4 ans plus tôt, Joe Biden a trouvé le temps d’appliquer plusieurs sanctions à l’encontre du dirigeant du processus de transition au Soudan. La raison officielle étant la forte probabilité qu’il ait, à au moins deux reprises, utilisé des armes chimiques contre les troupes de son ennemi juré, Hemedti. Ce qui est proscrit par le droit international. 

L’indignation suscitée par cette décision s’est fait sentir jusqu’aux Nations-Unies où un démenti a vite dû être pondu par l’ambassadeur soudanais, Al-Harith Idriss al-Harith Mohamed. Idem chez certains experts comme Nathaniel Raymond, qui ont immédiatement dénoncé l’absence de récits corroborants sur le terrain. D’autant plus que la Maison Blanche n’a donné aucune précision sur ces attaques chimiques, par peur, dit-elle, d’exposer ses sources.    

Si Washington n’a pas manqué de sanctionner le général, Hemedti, pour des actes de génocide envers les populations soudanaises, elle ne fait en revanche rien pour faire stopper le soutien en équipements des Emirats arabes unis aux FSR, et ce malgré les dénonciations faites par Khartoum à ce sujet, et les nombreux rapports indépendants mettant en lumière l’existence dudit soutien ainsi que son impact dans la prolongation du conflit en cours. 

Le général, Hemedti, leader de la rébellion.

Ayant été élevée au rang de partenaire privilégié de la capitale américaine au Moyen-Orient, Abu Dhabi est consciente de sa valeur aux yeux des Américains et s’en sert allègrement. Ce qui laisse supposer que Washington se soit, de facto, rangée derrière Hemedti, et qu’il ne faille attendre aucune initiative de sa part pour mettre un terme à cette guerre civile soudanaise. A moins bien sûr que l’imprévisible Donald Trump n’en décide autrement. 

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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