Les Sud-Africains, qui combattent pour Israël pourraient faire l’objet de poursuites dans leur pays. Le ministère des Affaires étrangères s’est dit « gravement préoccupé » par les informations selon lesquelles certains Sud-Africains (surtout blancs qui pactisaient avec l’apartheid soutenu par Israël à l’époque) auraient rejoint l’armée israélienne dans le combat à Gaza.
Lundi, 18 décembre, lors d’une conférence de presse au siège de l’ANC, le président, Cyril Ramaphosa, a fait, clairement, allusion à l’apartheid.
« En examinant les souffrances des Palestiniens, nous constatons des similitudes avec ce que nous avons vécu en tant qu’Africains du Sud. Et c’est pour cette raison que nous avons dit que ce qui se passe à Gaza est une attaque génocidaire et un massacre du peuple palestinien », a-t-il déclaré. De tous les dirigeants africains, le président sud-africain est celui qui tient le discours le plus dur, plus que les pays musulmans qui auraient la légitimité religieuse pour soutenir beaucoup plus le Hamas. C’est par exemple le cas de l’Egypte, de l’Algérie et beaucoup d’autres.
En tout cas, Cyril Ramaphosa ne ménage pas du tout le gouvernement d’Israël : « Ce qui se passe maintenant, à Gaza, est au-delà de l’injustice. C’est un génocide, et c’est pourquoi nous le qualifions de génocide contre un peuple – et de punition collective contre des innocents. Et c’est pour cela que nous avons appelé à un cessez-le-feu ». Le président sud-africain constate que ses appels ne portent pas dans ce sourd vacarme des armes, tout comme les appels pour la fin de l’apartheid des nations progressistes du monde et les appels au secours de l’ANC, n’étaient nullement écoutés par les fantoches qui dirigeaient le pays, activement, soutenus par Londres, Washington, et d’autres capitales européennes. Cyril Ramaphosa peut donc aisément imaginer le calvaire que vivent actuellement les populations palestiniennes. Il l’a lui-même vécu avec l’apartheid que soutenait activement l’Etat d’Israël à l’époque.
L’Afrique du Sud a toujours défendu la cause palestinienne. Israël se dit prêt à se battre pour encore des mois, voire plus, pour vaincre le Hamas. Cela dit, entre le discours et la réalité, que d’écart !!! Au départ, Benyamin Netanyahu ne disait-il pas à qui voulait l’entendre qu’il allait éradiquer le Hamas ? « Eradiquer le Hamas comme Daesh », jurait-il. Deux semaines de guerre après, il a changé de discours et parle, maintenant, d’affaiblir le Hamas. On doute même que Tsahal puisse atteindre cet objectif, même sur un très long terme, car sur 20.000 à 30.000 combattants du Hamas officiellement recensés par les services de renseignement israéliens, un peu plus de 10%, seulement, auraient été neutralisés, en près de trois mois de combats. Autrement dit, Hamas compte encore presqu’intacte toute sa ressource militaire humaine. Les roquettes continuent toujours de perforer le ciel israélien même s’ils sont abattus. Mais, qu’on ne s’y trompe pas. Dans cette guerre, il n’y aura ni vainqueur, ni vaincu. Que cela n’en déplaise à Netanyahu.