Le président de la République de Guinée-Bissau effectue une visite de quelques heures, à Conakry, la capitale de la Guinée, depuis ce mercredi, 20 octobre, matin. Pigeon voyageur, l’ex-général, Umaru Sissoco Embalo, venait de séjourner, à Paris, où il avait rencontré le président, Emmanuel Macron, vendredi, 15 octobre.
Il voyage comme il veut comme s’il n’avait pas peur d’un coup d’état chez lui en Guinée-Bissau. Justement, à Paris, il avait dû démentir, avec insistance, que son chef d’état-major des armées bissau-guinéennes, ait pu déjouer un coup d’état contre son régime. Il a, plutôt, laissé entendre que c’est tout simplement impossible car il a été, démocratiquement, élu et fait fonctionner le pays selon les textes en vigueur en Guinée-Bissau.
En se rendant, mercredi, 20 octobre, matin, à Conakry, Umaro Sissoco Embalo, a joint la parole à l’acte, lui qui, depuis Paris, a, maintes fois, annoncé qu’il se rendrait, incessamment, à Conakry, pour échanger en présentiel, avec son « jeune frère », le colonel, Mamady Doumbouya (notre photo montre ce dernier venu l’accueillir à l’aéroport). Il s’agit de sa première visite dans ce pays frontalier de la Guinée Bissau, depuis son élection.
En effet, ses relations n’étaient pas au beau fixe avec l’ancien chef d’Etat, Alpha Condé. Celles-ci se sont envenimées quand il a brigué un troisième mandat auquel il n’avait pas droit.
Le président de transition, Mamady Doumbouya, à côté d’Umaru Sissoco Embalo, à l’aéroport de Conakry.
Toutefois, Embalo est un personnage controversé. Il soutient chez certains ce qu’il condamne chez d’autres. C’est ainsi qu’il est très proche du président congolais, Denis Sassou-Nguesso dont il affirme, pompeusement, être le « fils ». Or plus violeur de constitution que cet individu, tu meurs ! Sassou a modifié la constitution en 2015 pour pouvoir se représenter à la présidentielle à trois reprises (15 ans à ajouter à sa trentaine d’années de président de la République). Il en est à son deuxième mandat dans le cadre de cette nouvelle constitution. Mais son « petit » de Guinée-Bissau n’a fait qu’applaudir à chacun des abus de son « père ». Pourquoi reprocher un troisième mandat à Condé qu’il approuve chez Sassou ? Il faudrait, certainement, faire sciences-po à l’Université lusophone de Bissau pour comprendre la gymnastique intellectuelle, qui anime le président de ce pays.
Au cours de son séjour à Conakry, Umaro Sissoco Embalo devrait s’entretenir avec le nouvel homme fort de la Guinée. Un nouvel homme fort qui, on l’espère, sortira la Guinée-Conakry de l’emprise de la mafia d’Alpha Condé.