Alors qu’ils tenaient une conférence de presse pour exprimer la position de leur organisation sur les conclusions du Sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) du 3 juillet 2022, à Accra, plusieurs membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) ont été, violemment, interpellés au siège de l’organisation par la police guinéenne, le mardi, 5 juillet 2022.
Il est reproché au coordinateur national, Oumar Sylla, dit Fonike Mengue (notre photo), au responsable des antennes, Mamadou Billo Bah, et au responsable de la citoyenneté active, Alpha Midiaou Bah, d’avoir « produit et diffusé par le biais d’un système informatique des propos injurieux contre le Conseil national de la transition (CNT) ». Sauvagement tabassés, les responsables du FNDC sont, depuis, détenus dans les locaux de la police judiciaire malgré les blessures ouvertes qu’ils ont sur leur corps. D’où la question de savoir si le temps est passé où la junte militaire promettait vouloir mettre un terme au « piétinement des citoyens » et œuvrer à ce que la justice soit « la boussole » devant orienter tous les Guinéens ? En tout cas, le durcissement du régime de transition commence à questionner.
Cette situation émeut beaucoup les défenseurs des droits de l’homme. La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), dont le siège est à Dakar, au Sénégal, par exemple, condamne, fermement, ces actes gratuits de violence des forces de sécurité sur de paisibles citoyens qui ne faisaient qu’exercer leurs droits constitutionnels fondamentaux.
C’est la raison pour laquelle la RADDHO exige la libération sans condition des trois leaders du FNDC et rappelle aux autorités guinéennes que la pratique de la torture et de traitements inhumains et dégradants par les forces de l’ordre et sécurité sur des citoyens, lors de leur arrestation ou pendant leur détention, constitue un crime grave, qui peut entrer dans le champ de compétence de la Cour pénale internationale (CPI) et que, leurs auteurs s’exposent à des poursuites devant les juridictions internationales.
Autre rappel de la RADDHO : Les libertés de réunion, d’expression et d’association sont parmi les plus essentielles d’une société démocratique et l’Etat guinéen se doit de les respecter en toutes circonstances, d’autant qu’il a ratifié la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) et d’autres instruments juridiques pertinents qui les consacrent.