Un ex-ministre guinéen, Mahmoud Thiam, a été condamné à sept ans de prison pour avoir blanchi de l’argent de pots-de-vins reçus d’entreprises chinoises, a annoncé, vendredi, 25 août, le ministère américain de la Justice.
Mahmoud Thiam, ex-ministre des Mines en Guinée, avait été reconnu coupable en mai dernier d’avoir utilisé les 8,5 millions de dollars (5 milliards de F CFA) pour payer l’école de ses enfants et s’acheter une maison de 3,75 millions (2 milliards de F CFA), près de New York.
« Le jugement d’aujourd’hui montre que lorsqu’on envoie à New York de l’argent obtenu de crimes, que cela soit du trafic de drogue, de l’évasion fiscale ou de la corruption, on s’expose à une longue peine de prison », a souligné le procureur fédéral de Manhattan, Joon Kim.
Voici, donc, un autre cas de « Biens Mal Acquis » aux Etats-Unis, qui commencent à être, particulièrement, regardants à l’endroit des dignitaires africains (anciens ou toujours en fonction) qui y planquent leur magot, après la réalisation de leur forfait. Dans les mois à venir, la justice américaine est emmenée à se saisir, de plus en plus, de ce genre d’affaires. Il en est de même du Canada voisin où l’attribution d’un passeport canadien venait d’être refusée à un Nguesso, neveu du président, Denis Sassou Nguesso, parce que la justice mettait en doute l’origine des fonds dans l’achat d’une cossue propriété. En France, Denis Christel Sassou-Nguesso, un des rejetons du président congolais est toujours bloqué, en région parisienne, son passeport ayant été confisqué par la justice française pour des besoins d’enquête dans un dossier de « Biens Mal Acquis ». Les juges, dans un premier temps, avaient voulu lui mettre un bracelet électronique, avant de se raviser car ne résidant pas en France, il aurait pu, d’une manière ou d’une autre, prendre la poudre d’escampette.
Parlant de Mahmoud Thiam, qui fut arrêté en décembre aux Etats-Unis, il était poursuivi pour avoir monnayé son influence alors qu’il était ministre des Mines et de la Géologie de la République de Guinée en 2009 et 2010 sous la transition militaire présidée par le général (4 étoiles) Sékouba Traoré, aujourd’hui, employé (grassement) par l’Union africaine pour des questions de défense et de sécurité.
Selon l’accusation, deux entreprises chinoises — China Sonangol et China International Fund– lui avaient versé les 8,5 millions de dollars sur un compte bancaire à Hong Kong après avoir décroché de « juteux » droits d’exploitation miniers en Guinée grâce à son intervention.