HOMOSEXUALITE : L’Union européenne se lance-t-elle dans la promotion des LGBT au Congo-Brazzaville ?

Date

Il ne manquait plus que ça. La délégation de l’Union européenne (UE) en République du Congo lance un appel à propositions pour renforcer la contribution de la société civile à l’égalité de genre et à un développement socio-économique plus inclusif, dans le cadre du Programme indicatif multi-annuel 2021-2027. Cette formulation savante cache-t-elle une promotion déguisée de l’homosexualité ? L’Europe étant décidée à imposer ces valeurs qui ne sont pas celles de l’Afrique au Congo-Brazzaville, la vigilance devra être de mise.

Les objectifs spécifiques du présent appel à propositions sont :

1. Améliorer et renforcer les compétences et capacités d’intervention des organisations de femmes et de jeunes en particulier, et des OSC en général, en matière de conception et de mise en œuvre des actions de développement socioéconomique qui intègrent l’égalité de genre.

2. Promouvoir les initiatives portées par la société civile, qui facilitent la structuration des mouvements associatifs des jeunes, des femmes, des minorités en vue de leur participation aux affaires publiques et de leur accès amélioré aux droits économiques, sociaux et culturels.

Les organismes éligibles sont les organisations de la société civile.

Le montant indicatif global disponible pour cet appel à propositions est de 3 900 000 euros (environ 2.5 milliards de F CFA). Une belle somme qui risque de piéger bon nombre de Congolais.

Cet appel à  propositions (restreint) est référencé EuropeAid/178611/DD/ACT/CG en date du 5 juillet 2023.

L’Europe c’est l’Europe. L’Afrique c’est l’Afrique, avec ses traditions, ses coutumes et ses valeurs. Le Congo-Brazzaville c’est le Congo-Brazzaville. Autrement dit, pas de LGBT ni de près ni de loin en Afrique en général et au Congo-Brazzaville, en particulier, en vertu des dispositions juridiques légales prévues par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

L’homosexualité est un choix individuel qu’on ne saurait imposer ni promouvoir en Afrique. Cette injonction s’adresse à Ursula von der Leyen, la très autoritaire présidente de la Commission de l’UE (notre photo).

Si l’homosexualité n’est plus considérée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) comme une maladie mentale, il n’en demeure pas moins qu’elle ne doit pas être imposée à la population comme semble le faire maladroitement l’UE. L’UE est en train de violer de nombreux textes des droits de l’homme, par exemple, la Convention internationale relative aux droits de l’enfant qui mentionne bien l’intérêt supérieur de l’enfant. En effet, l’enfant, aujourd’hui, est exposé  aux programmes et questions relatives à l’identité  de genre en milieu scolaire. Surtout en Europe. Comment la transidentité affirmée par le ministère de l’Education en France, en septembre 2021, peut-elle servir l’intérêt supérieur de l’enfant ? La transidentité ne devrait pas être un fait, qui concerne l’institution scolaire. 

Loin d’être opposé au plaidoyer pour une éducation antioppressive à la sexualité des jeunes, nous voulons une société, qui respecte les grandes valeurs qui ont favorisé la véritable paix sociale et  non les bricolages, qui favorisent plus de perversité des jeunes  gens mal encadrés. 

Notre rôle, nous défenseurs des droits de l’homme, est de veiller à la primauté du droit,  au respect des droits et libertés,  veiller à ce que les nouveaux droits ne s’éloignent pas des fondamentaux, qui n’assurent pas la paix sociale.

Au nom des libertés individuelles, l’Occident veut faire évoluer l’orientation sexuelle des peuples africains. C’est encore une autre forme de colonisation,  de domination. L’Afrique à l’instar des pays comme l’Ouganda, récemment, doit fermer, hermétiquement, la porte à de telles déviances sexuelles. C’est utile pour l’équilibre d’un continent dont l’esprit et la concentration doivent être orientées vers la lutte acharnée contre la pauvreté.

A cet égard, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, énonce :

Article 17 Paragraphe 3 : « La promotion et la protection de la morale et des valeurs traditionnelles reconnues par la Communauté, constituent un devoir de l’Etat dans le cadre de la sauvegarde des droits de l’homme « .

Article 18 : La famille est l’élément naturel et la base de la société. Elle doit être protégée par l’Etat qui doit veiller sur sa santé physique et morale « .

L’individu a le devoir de préserver le développement harmonieux de la famille et d’œuvrer en faveur de la cohésion et du respect de cette famille ; de respecter à tout moment ses parents, de les nourrir,  et de les assister en cas de nécessité.

Le droit à l’existence du peuple africain est proclamé à l’article 20, qui affirme, également, sa lutte de libération contre la domination étrangère,  qu’elle soit d’ordre politique,  économique ou culturel. 

L’ingérence de l’UE est inadmissible, et surtout, lorsqu’on veut imposer toutes les formes d’exploitation économique étrangère, celle qui est pratiquée par des monopoles internationaux.

Pourquoi l’Europe ne tolère t elle pas l’option de la polygamie en vigueur dans la presque totalité des pays africains ? Il s’agit bien, ici, d’une notion très africaine des droits de l’homme dans la mesure où la multiplicité des épouses permet à leur époux de les sortir de la pauvreté, ainsi que, leurs familles. Or ici où la procréation est de mise, contrairement, à l’homosexualité où deux hommes ou deux femmes ne peuvent pas faire d’enfant, l’UE est d’un mutisme qui trahit ses contradictions. Avec quoi l’UE veut-elle peupler l’Europe alors qu’elle mène une lutte acharnée contre l’immigration ? Bientôt, ne va-t-elle pas se retrouver avec de grands espaces désertiques sans population à cause de l’homosexualité ?

Chez nous, en Afrique, la généralisation et l’encouragement de l’homosexualité, provoqueraient un trouble à l’ordre public et à la sérénité des valeurs et coutumes ancestrales.

Parler de l’orientation sexuelle, c’est sortir des questions garanties par nos traditions. C’est violer notre code de vie. L’Afrique n’a, donc, pas besoin des dérives de l’Occident pour son développement. 

L’imposition de l’UE est une nouvelle forme de néocolonialisme. L’Afrique n’est pas obligée d’admettre cette nouvelle conspiration homosexuelle introduite, il faut le souligner, en France,  depuis le 4 août 1982.

Et aujourd’hui, au nom de la discrimination homophobe, on veut imposer à l’Africain, et particulièrement, au Congolais,  une légalisation de l’homosexualité. C’est inacceptable. C’est même révoltant.

Si le bon vent de la liberté porteur de grands espoirs est espéré, nous souhaitons  qu’il soit plus affirmé davantage la nécessité d’assurer la démocratie,  la bonne gouvernance électorale et l’état de droit. 

Ce n’est pas dans les dictatures soutenues par l’Europe  et certaines puissances que la société civile et les organisations citoyennes, donneront un contenu positif aux règles exposées dans les instruments internationaux et constitutions nationales. 

Ce n’est pas en finançant des projets bidons souvent relevant du domaine sociétal, parfois, pilotés par les organisations  infeodées au pouvoir politique que l’Europe fera progresser la démocratie et le pluralisme politique en Afrique à l’instar du Congo-Brazzaville où règne un véritable apartheid. Le mot n’est pas faible. Sassou-Nguesso, qui préside ce pays depuis une quarantaine d’années, a à son actif, plus de 40.000 morts sous les bras à lui tout seul (Lire l’ouvrage « L’autopsie d’un Etat totalitaire » publié par l’auteur de cet article où sont dévoilés tous les crimes de sang de celui qui se fait appeler à l’international « l’homme de paix »).

L’UE devrait beaucoup plus s’affirmer sur le plan politique pour que les citoyens soient plus libres dans le choix de leurs dirigeants et de leurs projets de développement.

Me Maurice Massengo-Tiassé 

est Dr d’état en droit et spécialiste en droit international des droits de l’homme 

Président-Fondateur du Comité international pour le respect et l’application de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples CIRAC,  ONG ayant un statut consultatif à l’ONU.

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier