La Hongrie serait-elle en passe de devenir le meilleur partenaire européen pour l’Afrique ? C’est une question qui vaut la peine d’être posée. Car, en effet, contrairement, à ses voisines de l’UE (Union européenne) qui se bornent à vouloir réguler les flux migratoires en encourageant certains leaders africains à les aider à violer ouvertement les droits humains, Budapest continue de privilégier les options de développement sur le continent africain. Comment ? Explications.
Actuellement en tournée en Afrique, le ministre hongrois des Affaires étrangères vient de se rendre à N’Djamena (Tchad) et Kampala (Ouganda), où il a pu confirmer la volonté de son gouvernement d’améliorer la qualité de vie des populations locales afin de minimiser la probabilité de les voir tenter une aventure périlleuse dans l’espoir d’une vie meilleure, loin de leur terre natale.
Le chef de la diplomatie hongroise montre, ainsi, qu’il a parfaitement compris que tout remède n’adressant pas les causes réelles de l’immigration clandestine ne sera rien d’autre qu’un gaspillage de ressources publiques, une assistance indirecte portée au marché de passeurs clandestins, et un accroissement du risque de pertes en vies humaines imputable aux autorités impliquées.
Conscient que seuls la stabilité, la paix et le développement en Afrique peuvent régler à moyenne ou longue échéance la question des flux migratoires non voulus, Peter Szijjarto s’est engagé à renforcer la présence de son pays en Afrique, notamment, dans les domaines de l’éducation (bourses d’études à l’étranger), de l’agriculture (modernisation de l’appareil de production), et de la cyber-sécurité (solutions de paiements mobiles).
En voyant la stratégie africaine de la Hongrie se dérouler, on est en droit de se demander ce qui motive les autres homologues européens de Peter Szijjarto à préférer des voies de résolution controversées à cette crise migratoire.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)