Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, et le premier ministre italien, Giuseppe Conte, ont salué, mardi, 15 janvier, à Niamey, le succès de la lutte conjointe contre l’immigration clandestine avec la chute drastique du flux de migrants vers l’Europe depuis 2016 (notre photo). Comme quoi, le président nigérien s’est laissé embobiner dans la néfaste entreprise européenne qui vise à empêcher les Africains à aller se chercher dans les pays européens, alors que ces derniers, sont, directement, accusés d’être (co)responsables de la catastrophique situation économique qui prévaut dans les pays d’immigration, et qui crée cette hémorragie africaine vers l’Europe. Le Niger, la Libye (qui n’est qu’un Etat virtuel) et le Tchad, ont été désignés par les dirigeants européens pour servir de lieux de tris de bons et de mauvais migrants africains. Les démocrates africains ont, vivement, condamné cette façon de faire des Européens et reproché aux présidents, Mahamadou Issoufou, du Niger, et Idriss Déby Itno du Tchad, de vendre la dignité africaine pour quelques poignées d’euros. La mondialisation qui a été créée en Occident, ne doit pas être privée aux Africains sous prétexte qu’ils apportent la pauvreté en Europe. La mondialisation doit être totale et entière pour tout le monde. Y compris pour les Africains. Le « village planétaire » dont on parle ne concerne-t-il pas les Africains ? Cette question est posée à Mahamadou Issoufou qui vient de saluer la baisse des flux africains vers l’Europe en compagnie d’un dirigeant européen, foncièrement, raciste, en l’occurrence, le premier ministre italien, Giuseppe Conte.
« La collaboration conjointe avec le Niger a porté ses fruits (…) le nombre de migrants qui passent par le Niger a énormément baissé. L’Italie a réussi à réduire les débarquements (de clandestins) de 80%, voire plus, en 2018 », s’est félicité Giuseppe Conte.
Conte a « rendu hommage » à son homologue nigérien « pour les (bons) résultats » obtenus depuis deux ans contre « les trafiquants de vies humaines » et « le terrorisme ».
« Le plan de lutte contre la migration soutenu par l’Union européenne (UE) a donné d’excellents résultats : le flux de migrants qui passent par le Niger s’est réduit de 100 à 150.000 migrants par an avant 2016 (et) à entre 5 et 10.000 migrants par an aujourd’hui », a précisé le président nigérien lors d’une conférence de presse conjointe. Toute honte bue !
MM. Issoufou et Conte ont affirmé leur « détermination à juguler le flux migratoire, notamment, au Niger par où transitent environ 90% des migrants d’Afrique de l’Ouest pour gagner la Libye et l’Europe, selon les statistiques européennes.
Giuseppe Conte a exhorté les Européens à accroître leurs financements en Afrique en investissant, également, dans les projets de développement contre « la pauvreté » qui est « une des causes profondes de la migration ».
M. Issoufou a appelé l’Europe à « accélérer » la mise à la disposition de son pays des « ressources » promises « afin de poursuivre son plan » anti-migration illégale. Il a plaidé pour « une industrialisation de l’Afrique » et prévenu que ce continent, en pleine croissance démographique, « continuerait à être un réservoir de migrants » si l’Occident « continue » de le considérer comme « un simple réservoir de matières premières ».
M. Issoufou a demandé à l’Italie de « renforcer sa coopération » sécuritaire dans le domaine de « la formation » et de la fourniture en « équipements » de son armée, confrontée depuis des années à des incursions djihadistes meurtrières.
L’Italie, qui a ouvert une ambassade en 2018 à Niamey, a également décidé d’envoyer des soldats au Niger. Autour du Niger, le Mali, la Libye et le Nigeria sont tous confrontés à des groupes armés islamistes. Un prêtre italien, Pier Luigi Maccalli, enlevé en septembre au Niger, près de la frontière avec le Burkina Faso, n’a toujours été retrouvé.