L’Union européenne (UE) a versé une aide de 21 millions d’euros (près de 13,775 milliards de F CFA) au Niger pour l’aider dans la lutte contre l’émigration clandestine vers l’Europe et pour la « sécurité intérieure ». Ce « job » ignoble avait été récusé par les Marocains, les Algériens et même les (très dépendants) Libyens. Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, lui, s’est empressé de dire « Oui Chef » ! On suivra, donc, attentivement, comment le gouvernement du Niger mettra en œuvre son plan de retour dans leurs pays des immigrés bloqués sur son sol. Comme pendant l’esclavage, c’est le nègre qui vend le nègre quand il ne le tue pas.
« Un montant de 21 millions d’euros soit près de 13,775 milliards de FCFA a été versé début août au Trésor public nigérien », selon le texte qui précise que ces fonds sont destinés au Programme financé par le fonds fiduciaire d’urgence de l’UE et qui « soutient plus particulièrement les réformes » notamment dans les secteurs de « la sécurité intérieure », de « la gestion des frontières » et de « la lutte contre la migration irrégulière et le trafic des êtres humains ».
Cette aide porte le montant total des soutiens budgétaires de l’Union européenne à 51 millions d’euros au premier semestre 2018.
L’UE promet un autre versement « au cours du quatrième trimestre de 2018 ».
Début juillet, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, avait jugé « pas suffisant » ce fond fiduciaire de 1,8 milliard d’euros mis en place par l’UE pour lutter contre les migrations clandestines.
Selon les statistiques européennes, environ, 90% des migrants d’Afrique de l’Ouest traversent le Niger sur leur parcours vers la Libye et l’Europe.
Mi-juillet, lors d’une visite au Niger, le parlementaire européen, Antonio Tajani, s’était réjoui de la chute « de plus de 95% » du flux de migrants transitant par le Niger vers la Libye et l’Europe, entre 2016 et 2017.
M. Tajani avait assuré qu’un montant supplémentaire de 500 millions d’euros a été dégagé fin juin en faveur de ce fonds pour l’Afrique et « doit être en grande partie affecté au soutien des efforts déployés par le Niger ».
Pour lutter contre les passeurs, Niamey a voté, en 2015, une loi très sévère rendant leurs crimes passibles de peines pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison. L’armée a multiplié les patrouilles contre les migrants.
Mais, ce durcissement semble loin de décourager les migrants et passeurs. En 2017, des élus d’Agadez, la grande ville du nord nigérien et plaque tournante du trafic d’êtres humains, avaient affirmé que le désert nigérien est devenu « un véritable cimetière à ciel ouvert » pour les migrants (notre photo montre main dans la main Issoufou et Merkel d’accord sur toute la ligne).
Tôt ou tard, le tribunal de l’histoire africaine jugera, sévèrement, Mahamadou Issoufou, de l’inconséquence de ses actes, qui portent largement préjudice à l’épanouissement des jeunes d’Afrique qui, parce qu’abandonnés à eux-mêmes, dans leurs pays, sont interdits d’aller chercher une petite place au soleil européen. Il n’appartient pas à Issoufou de briser leur « rêve » ou alors qu’on leur trouve du travail sur place en Afrique.