Alors qu’il entame à peine le quatrième mois de son second mandat présidentiel dont le scrutin a été inondé d’irrégularités de tous genres, Félix Tshisekedi a, déjà, les yeux rivés sur la prochaine échéance électorale de 2028. En effet, sa majorité parlementaire, l’Union sacrée de la nation (USN), n’a pas pu parvenir à un consensus au sujet du candidat à choisir pour le poste actuellement vacant de président de l’Assemblée nationale.

Obligés de recourir au vote des partisans pour départager Vital Kamerhe, Modeste Bahati et Christophe Mboso, le parti présidentiel a fini par désigner le premier. Celui-ci, qui avait occupé la fonction entre 2006 et 2009 sous l’ère Kabila, a l’avantage d’entretenir des relations plus intimes avec Félix Tshisekedi par rapport à ses rivaux, lesquels ne sont que de récents alliés du président. Un atout qui aurait dû prévaloir lors des consultations préliminaires de l’USN.

S’il n’a pesé d’aucun poids à ce moment-là, c’est bien parce que le chef de l’Etat avait mis ses proches collaborateurs en garde contre tout candidat potentiel présentant des ambitions présidentielles pour 2028. En effet, Félix Tshisekedi aurait exigé du futur président de l’Assemblée nationale une loyauté absolue. Ce qui donne matière à penser que sa préoccupation est centrée sur l’horizon 2028 ainsi qu’une éventuelle candidature de sa part.

Car, pour quelle autre raison un chef d’Etat, dont la logique est de transférer pacifiquement le pouvoir à la fin de son second et dernier mandat constitutionnel, imposerait-il un tel critère de sélection à ses soutiens politiques si l’objectif inavoué n’est pas de lui-même se positionner ? Dans tous les cas, l’opposition rdcongolaise est appelée à fortement agir et à s’organiser dès maintenant pour éviter de se faire surprendre une troisième fois de suite.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)