Le ministère russe des Affaires étrangères (MFA) a lancé son nouveau département en charge des partenariats avec l’Afrique (DPA). Présenté en présence de plusieurs diplomates africains et de nations alliées à la Russie, il devra œuvrer en faveur de la coopération russo-africaine, celle avec l’Union africaine ainsi que les différents blocs sous-régionaux.
Le DPA sera dirigé par Tatyana Dovgalenko, un pur produit de la branche académique du MFA, qui aura, notamment, fait ses armes pendant plusieurs années au sein de l’UNESCO à Paris. Elle devra s’atteler à étendre davantage l’influence russe en Afrique, surtout, après l’abandon par le Kremlin de sa politique étrangère initialement tournée vers les pays occidentaux (sur notre photo, le Sommet Russie-Afrique des 27 et 28 juillet 2023 de Saint-Pétersbourg).
Moscou et ses leaders misaient beaucoup sur les échanges avec l’Occident en toute ignorance des opportunités que pouvait leur apporter l’Afrique. Mais, les sanctions résultant de la guerre en Ukraine ont fait tomber ce voile de leurs yeux d’où la création du DPA, qui devrait causer la disparition du département pour les pays subsahariens, devenu inadapté à la stratégie du MFA.

Avec le DPA, la progression des échanges russo-africains devrait poursuivre sa tendance à la hausse. Ils s’élevaient déjà à 18 milliards de dollars en 2022 avant de bondir à 24.6 milliards l’année suivante. Si le Kremlin décide de mettre l’accent sur une collaboration allant au-delà de l’aspect sécuritaire, comme elle l’a fait avec les nations membres de l’AES, le volume des transactions bilatérales avec l’Afrique connaîtra une hausse encore plus conséquente.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)