L’étau de la justice se resserre autour de Benyamin Netanyahu (alias Bibi). Fier d’avoir liquidé ses plus proches ennemis, d’un point de vue géographique, il est en train de se faire rattraper par le tribunal de Jérusalem et la Cour pénale internationale (CPI). Sur le plan national, il est attendu le mois prochain pour s’expliquer sur les soupçons de corruption qui pèsent sur lui. Tandis qu’à l’international, il doit répondre à de graves accusations de crimes de guerre et contre l’humanité.
Depuis janvier 2020, Bibi (sur notre photo et Yoav Gallant son ministre de la Défense ont des comptes à rendre à la CPI) se plaît à balader les magistrats de son pays. S’estimant injustement pourchassé, il fait, pourtant, tout pour retarder son inévitable comparution. Sa dernière tentative remonte à une dizaine de jours lorsque ses avocats avaient tenté d’obtenir un nouveau report de l’audience pour la mi-mars 2025, citant comme arguments les guerres en Palestine et au Liban. Après un rejet expéditif de la requête, la Cour a fixé la reprise de l’audience au 2 décembre.
En ce qui concerne le dossier de la CPI, les services du premier ministre israélien ont qualifié le mandat d’arrêt international émis contre lui d’”antisémite”. Avec un bilan humain actuel présumé de plus de 44.000 morts palestiniens, et composé à plus de 70% de femmes et d’enfants, Bibi a énormément de comptes à rendre à la communauté internationale. Il pourra, tout de même, bénéficier du soutien inébranlable de Washington, son allié de toujours. Mais, les Etats-Unis ne sont pas membres de la CPI tout comme Israël d’ailleurs.
En Occident, par contre, il est certain d’être arrêté si jamais il décide de s’y rendre. C’est du moins si l’on en croit ce que viennent d’indiquer la France, l’Angleterre et l’Italie. D’autres nations européennes devraient suivre, conformément, à la position officielle de l’UE qui condamne, depuis des mois, le massacre de civils de Gaza, sans que cela n’ait le moindre impact sur les actions de Netanyahu.
S’il ne peut pas faire grand chose contre la justice israélienne, Bibi ne va certainement pas laisser le procureur général de la CPI, Karim Khan, s’en tirer à si bon compte. Une affaire de mœurs lui a récemment été collée, en guise d’avertissement contre tout projet de poursuites qu’il aurait à l’endroit du dirigeant hébreu. Que Khan ait, malgré tout, décidé de demander l’arrestation de ce dernier montre sa détermination à le voir répondre de ses actes dans la Bande de Gaza.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)