C’est une vive émotion en Italie après le décès d’un Nigérian, battu à mort en pleine rue sous les yeux des passants immobiles. En effet, un vendeur à la sauvette est mort sous les coups de son agresseur à Civitanova, dans le centre-est de l’Italie. L’assaillant a été incarcéré et a été présenté à un juge d’instruction ce lundi 1er août. Généralement très inerte, amorphe et indifférent aux sorts de millions de Nigérians à l’étranger, le momifique pouvoir du général-président vieillissant, Muhamed Buhari, ne devrait pas croiser les bras. Il doit protesquer vigoureusement et demander des comptes à l’Italie.
Un vendeur à la sauvette a, en effet, été battu à mort en pleine rue commerçante à Civitanova, dans la région des Marches (centre-est de l’Italie), vendredi, 29 juillet. Un passant a filmé la scène d’une rare violence et a publié la vidéo sur les réseaux sociaux, provoquant l’indignation du pays jusque dans la classe politique.
Alika Ogorchukwu, un Nigérian de 39 ans, vendait des marchandises lorsque son agresseur s’est jeté sur lui, le plaquant au sol pour le frapper avec sa béquille durant environ quatre minutes, avant de lui voler son téléphone. Si le drame a été filmé, aucun des passants n’est intervenu pour aider la victime. «Selon les enquêteurs, Filippo Ferlazzo a été arrêté et écroué pour homicide volontaire», rapporte rapporte la presse. L’homme de 32 ans n’aurait pas apprécié l’insistance avec laquelle Alika Ogorchukwu demandait des pièces de monnaie. L’avocat du prévenu le défend en précisant qu’il «était atteint de troubles psychiques».
Filippo Ferlazzo, un ouvrier de Salerne, s’est excusé depuis sa cellule «après avoir menti sur les circonstances du passage à tabac» lors de son arrestation, explique l’agence Ansa. Cependant, la femme d’Alika Ogorchukwu, laissée seule avec leur fils de huit ans, réclame une punition judiciaire : «Maintenant, je veux que justice soit rendue à mon mari», ajoute le média italien. La victime vivait en Italie depuis une dizaine d’années et venait d’obtenir le renouvellement de son permis de séjour. «Ce n’était pas quelqu’un qui cherchait les ennuis, maintenant les enquêteurs vont devoir comprendre pourquoi cet homme l’a fustigé avec tant de violence », décrit son avocat Francesco Mantella au journal italien Corriere della Serra.
Plusieurs leaders de partis politiques se sont exprimés sur l’agression du Nigérian. Le chef du Parti démocrate, Enrico Letta, a, notamment, tweeté : «C’est d’une férocité sans précédent dans une indifférence généralisée. Il ne peut y avoir aucune justification. Il faut cesser de rester silencieux. Le dernier outrage à Alika serait de passer à autre chose et d’oublier». Matteo Salvini, à la tête du parti d’extrême droite a, quant à lui, dénoncé «la violence de jour comme de nuit», et déclaré que «la sécurité n’a pas de couleur, la sécurité doit redevenir un droit». L’homme politique continue de prôner la «tolérance zéro pour les migrants». Ces prises de parole interviennent sur fond d’élections législatives, à la suite du départ de Mario Draghi.