C’est la première fois depuis 200 ans qu’un empereur transmet, de son vivant, le trône du Chrysanthème à son fils. Il s’agit, en l’occurrence, de l’empereur Akihito au profit de son fils Naruhito.
C’est la première abdication au Japon depuis, exactement, 1817. L’empereur Akihito a accompli, mardi 30 avril, la principale cérémonie par laquelle il transmet le trône du Chrysanthème à son fils ainé Naruhito (notre photo). Il demeure empereur jusqu’à minuit (15 heures, heure GMT), lorsque le pays entrera dans une nouvelle ère baptisée, « Reiwa », qui doit s’étendre sur toute la durée du règne de Naruhito.
« Reiwa » est un mot formé par deux idéogrammes japonais, signifiant respectivement « ordre », « agréable » et « paix », « harmonie ». Plusieurs mois ont été nécessaires pour choisir ce nom. Un comité composé de neuf personnalités issues de différents domaines dont le prix Nobel de médecine, Shinya Yamanaka, avait la lourde tâche de statuer sur la question.
Un couple impérial respecté et populaire
Ces dernières semaines, Akihito et son épouse Michiko ont effectué leurs ultimes pèlerinages à travers le pays qu’ils ont sillonné trois décennies durant, notamment, pour aller réconforter les sinistrés après les nombreuses catastrophes naturelles de leur ère de règne.
Le couple impérial est très respecté, ce qui tient beaucoup à la relative proximité qu’il a su créer avec les citoyens. L’impératrice Michiko est le sujet d’un « véritable engouement populaire » et « l’empereur a su entrer dans l’aire de l’affection par exemple en serrant des mains », précise Hideya Kawanishi, professeur de l’Université de Nagoya.
Héritant des titres nouveaux d’empereur émérite et impératrice émérite, ils cèdent le palais impérial à Naruhito et son épouse Masako Owada, respectivement, âgés de 59 et 55 ans.