Au départ, le Comité d’organisation annonçait la présence de 120 chefs d’Etat (pas moins) pour participer à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, vendredi, 26 juillet. Si la France veut organiser une cérémonie d’ouverture telle qu’on ne l’avait jamais vue ailleurs, auparavant, celle-ci se déroulera non pas dans un stade de football comme souvent c’est le cas, mais à bord des péniches sur la Seine, ce fleuve qui arrose la ville de Paris. Le cérémonial aura lieu sur une distance de 6 kilomètres, mais pas devant les 120 chefs d’Etat annoncés.
Si on compte une cinquantaine de chefs d’Etat, vendredi, 26 juillet, à la cérémonie d’ouverture, ce sera un franc succès pour le Comité international olympique et le président, Emmanuel Macron, qui a plusieurs défis à relever.
Défi organisationnel dans un contexte terroriste où les Services appréhendent, tous les jours que Dieu fait, des individus envoyés pour faire sauter des bombes et perturber la sérénité des jeux. Ces terroristes viennent des mouvements djihadistes, mais pas que. Ces derniers jours, la police a appréhendé des terroristes envoyés par Moscou. C’est comme si c’était la première tentative d’exportation de la guerre Russie-Ukraine sur le sol français.
Défi de politique intérieure où ayant, complètement, raté sa fameuse dissolution de l’Assemblée nationale de juin dernier, le jeune président se retrouve coincé avec une « majorité » qui s’est rétrécie encore plus devenant carrément une petite « minorité ». Conséquence, il a décrété une trêve unilatérale jusqu’au 15 août afin de laisser les JO se dérouler, convenablement, mais le Nouveau Front populaire qui est sorti premier du scrutin et qui, selon la tradition républicaine, doit désigner un candidat pour occuper le poste de premier ministre, a brandi le nom d’une ancienne élève de l’ENA, directrice des services financiers de la Mairie de Paris, à cet effet, mais Macron n’en est pas content. Du coup, les mouvements de grève qu’alerte déjà la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, risquent de perturber les jeux, ce qui ferait désordre. Une catastrophe même pour l’image de la France.
Le président français ne peut donc pas dormir sur ses deux oreilles car, après avoir provoqué une dissolution qui n’avait pas lieu d’être, il ne sait pas de quoi demain sera fait. Et chaque jour qui passe sans heurt est pour lui synonyme d’une bénédiction papale.
Au final, sur 54 chefs d’Etat que compte le continent africain, une demi-dizaine a fait le déplacement. Un choix très politique de la part d’Emmanuel Macron. Président en exercice de l’Union africaine, le président de la Mauritanie, Mohamed Ould Ghazouani, sera présent, tout comme le président gabonais de transition, le général-président, Brice Oligui Nguéma, que Macron semble beaucoup aimer. Début juin dernier, il était, déjà, à Paris où il avait fait 5 jours à l’invitation de son homologue français. Ismaël Omar Guelleh, le président de Djibouti, qui abrite la plus grande base militaire française en Afrique, fait, aussi, partie des invités spéciaux africains. Le Sénégal sera représenté par son jeune chef d’Etat, Bassirou Diomaye Faye, qui est venu avec une de ses deux épouses et qui participera, jeudi, 25 juillet, au Sommet international sur le « Sport pour le développement durable ».
Paul et Chantal Biya du Cameroun, également, arrivés ce mercredi, 24 juillet, dans la soirée, ont regagné leurs appartements privés à l’hôtel Four Seasons.
Tous les chefs d’Etat n’ont pas répondu à leur invitation. C’est par exemple le cas du président, Alassane Ouattara, qui s’est fait représenter par son premier ministre et ministre des Sports, Robert Beugré Mambé.
En ce qui concerne le président algérien, le secrétaire général du Comité olympique et sportif algérien (COA), Kheireddine Barbari, a révélé que le président, Abdelmadjid Tebboune, avait bien reçu une invitation officielle pour assister à la cérémonie d’ouverture des JO. Mais, au regard de la relation difficile entretenue avec la France, ce serait un miracle qu’il y assiste.