La vice-présidente américaine, Kamala Harris, a fait l’éloge, lundi, 27 mars, du président ghanéen, Nana Akufo-Addo, pour ses « principes démocratiques » . Il fait face à un mécontentement croissant en raison de l’inflation et à de nouvelles inquiétudes concernant la sécurité régionale. Si on comprend bien, les Etats-Unis vont l’aider à débloquer ses difficiles négociations avec le FMI qui tarde à signer un programme avec le Ghana.
Après le Ghana, Kamala Harris ira, aussi, en Tanzanie et en Zambie, dans le cadre d’un effort concerté visant à élargir l’influence des Etats-Unis à un moment où la Chine et la Russie ont des intérêts bien ancrés en Afrique. Mieux vaut tard que jamais : Pendant quatre ans, Donald Trump a qualifié les pays africains de « pays de merde ». Et avant lui, Barack Obama, né de père kenyan, a mis huit ans à la Maison Blanche, sans rien impulser de concret dans le continent de son père. Il s’est borné à donner des leçons du genre : « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes ».
Vivement l’arrivée massive de la Chine suivie de la Russie dont l’intérêt est sans cesse croissant en Afrique. Si cela peut réveiller les Américains, tant mieux pour l’Afrique, mais ils donnent l’impression d’être bousculés par un calendrier africain établi par les rivaux chinois et russes.
Lundi, 27 mars, la vice-présidente américaine a été accueillie dans le palais présidentiel ghanéen, où elle a promis de contribuer à la sécurité du pays et d’y accroître les investissements : « En tant que président du Ghana, vous avez été très courageux et avez défendu les principes démocratiques », a déclaré Kamala Harris à M. Akufo-Addo (notre photo). « Je vous remercie pour l’amitié que vous avez offerte aux Etats-Unis ». On ne sait pas exactement ce que ce discours de la vice-présidente veut dire et comment cela va être concrétisé sur le terrain.
Avant la pandémie du Covid-19, Nana Akufo-Addo dirigeait l’une des économies à la croissance la plus rapide au monde. Mais la gestion de cette pandémie n’a pas été bien menée puisque le Ghana est tombé dans de grosses difficultés. Le pays est confronté à une crise de la dette alors qu’il a du mal à effectuer ses paiements.
En outre, des combats sporadiques se sont multipliés dans le Nord du Ghana, qui borde le Burkina Faso et le Sahel, une région où des ramifications locales d’Al-Qaïda et du groupe Etat islamique ont opéré.
Kamala Harris annoncera une aide américaine de 139 millions de dollars pour le Ghana, selon son bureau. Une partie de cette somme devra être approuvée par le Congrès, ce qui pourrait s’avérer difficile dans un contexte de fortes divergences partisanes sur le budget fédéral. Le département du Trésor prévoit, également, d’envoyer un conseiller à Accra pour aider à gérer la lourde dette du pays.
D’autres programmes visent à réduire le travail des enfants, à améliorer les prévisions météorologiques, à soutenir les musiciens locaux et à lutter contre les épidémies.
En analysant ces propositions de la vice-présidente américaine au Ghana, propositions qualifiées de grande offensive de Oncle Sam dans ce pays, les Chinois ne vont-ils pas rigoler ?