Après de longs mois de tensions entre leurs deux pays, Félix Tshisekedi et William Ruto ont renoué le dialogue. En effet, les présidents de la RD Congo et du Kenya étaient en froid pour plusieurs raisons, la principale étant la réticence de Nairobi à mener les troupes armées de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), placées sous son égide, et mobilisées dans le Nord-Kivu à la demande de Kinshasa, vers une action plus offensive vis-a-vis du M23, malgré l’insistance des autorités rdcongolaises.
Par la suite, le Kenya a été accusé d’ingérence étrangère lorsqu’une coalition d’opposants au gouvernement de Kinshasa, et dirigée par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa, a officialisé sa création depuis la capitale kényane, la RD Congo voyant sa requête de voir arrêter toutes les personnes ayant pris part à ce rendez-vous être rejetée au motif de la liberté d’expression. Une réponse qui entraina le retour des deux ambassadeurs dans leur pays respectif pour consultation.
Ce qu’il faut noter ici est que le dégel des relations, qui s’observe, aujourd’hui, entre ces deux membres de la CAE résulte certainement d’une action de William Ruto, qui, depuis sa mutation en vassal de Joe Biden sur le dossier “Haïti”, bénéficie d’un soutien militaire accru de la part du Pentagone, ce qui devrait, à moyen terme, renforcer les capacités de ses forces armées, et constitue un atout de taille auprès des autorités rdcongolaises, en panne de solutions efficaces face à la persistance de l’insécurité sur leur territoire national.
Prévu d’ici peu, le lancement de cette fameuse mission de stabilisation est présent sur toutes les lèvres dans le camp pro-Ruto, qui a d’ailleurs, déjà, empoché l’intégralité du règlement de la facture colossale de 300 millions de dollars exigée avant tout déploiement en Haïti. Ce sera également l’occasion pour le dirigeant kényan d’affuter ses armes avant d’aller voir ce que vaut vraiment son homologue et déstabilisateur rwandais, Paul Kagamé, sur le plan militaire, dans le cadre d’une éventuelle alliance formée avec Félix Tshisekedi.
Notons cependant que le président kenyan, se trouve, à Kigali, aujourd’hui et demain, pour assister aux côtés de trois chefs d’Etat dont Paul Kagame, au Sommet sur les technologies de l’information et de la communication, intitulé « Transform Africa » . Ce Sommet porte sur la création d’une plus grande sensibilité à la notion des TICS en Afrique, et surtout, le concours précieux que le développement de ces dernières années peut apporter à l’essor économique du continent. Ce Sommet permettra-t-il aux présidents Kagame et Ruto de casser l’alliance établi entre Ruto et Tshisekedi ? L’avenir nous le dira.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)