PARTICIPATION , RAYONNEMENT , FIDELITE
C’est le triptyque qui reflète, sous le Renouveau, l’image, la personnalité et la prégnance remarquée du Cameroun sur la scène internationale depuis son adhésion en janvier 1960 comme membre de l’Organisation des Nations-Unies. Le doigté et la perspicacité circonspects du chef de l’Etat donnent sens et mesure à la symphonie diplomatique du pays. La résonance positive et salvatrice de cette méthode qui est chez Paul Biya, un trait de caractère, a eu un écho retentissant en mars 2003 avec la présidence du Conseil de Sécurité des Nations-Unies au plus fort de la crise irakienne.
S’il est un domaine dans lequel le Président Paul Biya aura marqué un point d’honneur au cours des vingt ans de son magistère, c’est à n’en pas douter celui de la présence constante et la participation remarquée de son pays dans le concert des nations. Le rayonnement de la diplomatie camerounaise a culminé récemment avec le verdict de la Haye rendu le 10 octobre 2002 par le président de la Haute Cour de Justice, le Français Guillaume. Cette sentence solennelle attribuant la Péninsule de Bakassi au Cameroun, est venue mettre un terme à huit années de tractations politico-judiciaires.
Sous l’impression et l’orientation régaliennes du président de la République, chef de la diplomatie camerounaise, le Cameroun a affirmé au cours des dix derniers mois de l’année 2002, sa forte capacité à se déployer sur la scène internationale pour défendre ou préserver un acquis ou revendiquer et conquérir, dans l’espace normatif, une surface porteuse et prospère.
En matière de politique étrangère, Paul Biya prône la stricte observance et
l’application des traités et conventions ratifiés par son pays. De même, il est soucieux du respect du droit international pris dans ses sphères artificielle, virtuelle et réelle. Que ce soit au sein de la prestigieuse organisation de Manhattan (ONU) et dans ses six commissions spécialisées, le Cameroun occupe une position privilégiée, après avoir assuré, avec efficience, la présidence du Conseil économique et social, troisième organe des Nations-Unies, après l’Assemblée Générale et le Conseil de Sécurité. Il participe aux travaux de plusieurs organes de l’ONU : Conseil économique et social, Comité de programmation et de coordination, Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, Comité des contribuables, Commission du droit international, Commission consultative permanente sur les questions de paix et de sécurité en Afrique Centrale, Commission des droits économiques, sociaux et culturels, Tribune internationale du droit de la mer, etc. Il participe aussi aux opérations de prévention, de maintien et de gestion des conflits dans le monde, et ce sous la bannière du Conseil de Sécurité.
La crédibilité et le rayonnement du Cameroun attirent la sympathie des Nations-Unies. A ce jour, 17 agences ont leur représentation à Yaoundé. On peut citer la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, la FAO, le PNUD, l’UNESCO, le Haut Commissariat aux Réfugiés, … Ces organismes spécialisés mettent en œuvre des programmes de développement qui touchent plusieurs volets sociaux allant de l’éducation à la santé en passant par l’environnement, les droits de l’homme, les NTIC, la paix sociale, la lutte contre le VIH/Sida, etc. On retient en mémoire que c’est à Yaoundé que fut adopté en 1998, le texte relatif au Conseil de Sécurité et de Paix en Afrique Centrale (COPAX) qui institue un pacte de non agression et d’assistance mutuelle.
Sur le plan africain, il est l’un des membres fondateurs de la défunte Organisation de l’Unité Africaine. Il y a deux ans (1er mai 2001), il ratifiait à Syrte en Libye, la Charte portant naissance de l’Union africaine où la Camerounaise, Elizabeth Tankeu, préside la Commission de l’Industrie et du Commerce. Deux Camerounais ont assuré, pendant six ans, le Secrétariat Général de la défunte Organisation de l’Unité africaine.
Dans la Sous-Région d’Afrique Centrale, il est l’une des figures de proue de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) et de la Communauté économique des Etats de l’ Afrique éentrale (CEEAC). Havre de paix, d’hospitalité, de convivialité et de stabilité, le Cameroun a annexé à sa constitution (18 janvier 1996), la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.Dans les prolégomènes (préambule) de sa Loi fondamentale, il énonce œuvrer ardemment pour la sauvegarde des liens de bon voisinage, des relations d’amitié et de fraternité avec ses voisins et les autres nations d’Afrique et du monde. C’est ainsi que dans le conflit frontalier avec son voisin le Nigeria, il a privilégié la voie du dialogue, de la concertation et le recours à l’arbitrage international, dont le droit est la clé de voûte. A la logique insurrectionnelle, Paul Biya a choisi la logique institutionnelle et normative.
La communauté internationale a pris acte de l’ » expérience et l’autorité » du président Paul Biya dans la conduite des affaires et la gestion de l’image de son pays, pour reprendre les propos d’Alain Juppé, ancien premier ministre français et président de l’Union pour le mouvement populaire (UMP) au pouvoir en France, lors de son passage au Cameroun les 10 et 11 mai 2003. Au demeurant, le Cameroun participe régulièrement à plusieurs forums, colloques et randonnées (NEPAD, France-Afrique, Francophonie, Commonwealth, Sommet des 77, Non-Alignés, Union Africaine, CEMAC, CEEAC, …), ratifiant les accords et conventions internationaux, contribuant avec efficience à la mise en œuvre du droit international dans la prévention, la gestion et le règlement des conflits.
Ainsi, peut-on dire que le label Cameroun s’affirme par la présence, la participation et le rayonnement au sein des institutions et lors des grandes réunions. Ces traits de caractère sont imprimés par la nature du chef de l’Etat qui abhorre la faconde diplomatique et l’art ostentatoire qui est la tentation contingente de certaines diplomaties.
Très peu d’observateurs se sont souvent appuyés sur la participation intempestive de certaines diplomaties dans les forums pour présupposer d’une éventuelle efficacité de l’action diplomatique de ces derniers, laissant ainsi croire aux adeptes de l’esprit de critique que la diplomatie camerounaise est somnolente, inopérante et inconséquente. C’est se méprendre sur la force de l’entregent du chef de l’Etat camerounaise lorsque les intérêts et les enjeux de sa participation à un forum sont évidents.
Le déplacement du chef de l’Etat à l’extérieur n’est pas celui d’un citoyen ordinaire, ou celui d’un quidam qui va pérorer dans un prétoire. Depuis 1982, les sorties présidentielles hors du pays répondent à des besoins essentiels et à des préoccupations fondamentales. Le Prince ne fait pas dans la gesticulation et l’ostentation. Tout acte posé doit peser de tout son poids pour la promotion et le rayonnement du Cameroun à l’extérieur et aux yeux de la communauté internationale.
Que ce soit au niveau sous-régional (CEMAC), régional ou continental (OUA, Union africaine, OCI, BAD) ou sur la scène internationale (ONU, ONUDI, PNUD, FAO, OMS, Banque Mondiale, FMI…), le Cameroun a toujours été présent dans les grands rendez-vous internationaux (politique, économique, culturel, touristique, sportif, diplomatique).
Les trois faits majeurs, qui apparaissent comme l’épigone de la nouvelle dynamique de la diplomatie camerounaise, sont sans conteste : la tenue du Sommet de l’Organisation de l’ Unité africaine (8-10 juillet 1996), le 17e Sommet France-Afrique à Yaoundé (17-19 janvier 2001) et la présidence du Conseil de Sécurité (octobre 2002).
L’admission du Cameroun à la Francophonie (Sommet de Chaillot en 1991) et au Commonwealth (Sommet de Auckland en Nouvelle Zélande en 1995) est une marque de l’attachement à l’univers linguistique et culturel anglo-saxon et latin. A ce titre, le Cameroun encourage la promotion et le partenariat avec ces deux entités géo-culturelles. A l’actif de cette intégration, le siège du bureau régional de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) se trouve à Yaoundé.
La double visite du Pape Jean-Paul II au Cameroun (août 1985 et août 1995), la participation aux Sommets de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et la tenue du Sommet mondial de l’ONUDI à Yaoundé en novembre 1995, ont élargi et reconfiguré la carte diplomatique et consulaire par le réchauffement et le renforcement des amitiés séculaires. La diversification et la coopération multiformes ont permis d’élargir et d’ouvrir de nouveaux partenariats avec des pays au niveau multilatéral et diplomatique, touchant de ce fait les domaines sanitaires, culturels, économiques.
DISCRETION ET EFFICACITE
Les institutions diplomatiques et consulaires, dont les missions sont fondamentales dans la promotion des atouts économiques et touristiques du Cameroun, contribuent à la protection des Camerounais de la diaspora et à la mise en œuvre d’une politique incitative qui amènerait les investisseurs à venir au Cameroun. Les nombreuses missions économiques conduites par le premier ministre à l’extérieur s’inscrivent dans le cadre du prolongement des actions de marketing de l’image du Cameroun. Dans cette volonté d’intensification et de diversification des partenaires du Cameroun, les accords de coopération (outil diplomatique efficient) jouent un rôle important dans les échanges autant qu’ils multiplient les offres d’investissements des opérateurs économiques et commerciaux.
Le Cameroun entretient des relations variées avec la quasi-totalité des 191 membres de l’ONU. En Afrique centrale, et dans la zone franc en général, il est la locomotive au plan économique et financier. Sa stabilité politique et institutionnelle est un indicateur positif. Les textes de la CEMAC ont été signés à N’Djamena en mars 1994 par le Cameroun. Des facilités douanières et fiscales encouragent le processus d’intégration et facilitent l’éclosion des entreprises ainsi que la circulation des personnes et des biens. La mission essentielle de cette institution est de promouvoir un développement harmonieux des pays membres dans le cadre de l’institution d’une Union économique et d’une Union monétaire. L’Union monétaire se matérialise par une même unité monétaire dont l’émission est confiée à la BEAC dont les missions fondamentales consistent à conduire la politique monétaire, les opérations de change et la promotion des systèmes de paiement.
Le Cameroun a signé, à ce jour, de nombreux accords bilatéraux et multilatéraux. On peut citer :
· Les accords de bon voisinage et des traités d’amitié.
· Les pactes de non-agression (cas de la Guinée Equatoriale).
· Les accords de coopération judiciaires : (cas de la France et de la Belgique).
· Des accords de circulation de personnes
· Des accords consulaires
· Les accords de coopération
· Les accords de siège
Les représentations de l’ONU ou de ses agences spécialisées bénéficient du statut diplomatique aux termes des conventions auxquelles le Cameroun fait partie.
Depuis 1996, la Banque mondiale mène une stratégie qui vise à consolider l’économie du Cameroun, à combattre la pauvreté et à créer un climat favorable à l’investissement privé afin de promouvoir la croissance économique. La Banque mondiale et le FMI ont soutenu un programme de lutte contre la corruption. Des programmes de relance agricole et de couverture sanitaire sont en cours. Ces institutions ont entamé, il y a peu, des discussions avec les experts camerounais du Comité technique de suivi des programmes économiques. Ces discussions ont pour objectif l’adoption d’un nouveau programme triennal de réforme du secteur pétrolier, la réforme comptable de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) ainsi que de la Société nationale de raffinage (SONARA). Ces deux institutions se préoccupent également des marchés publics, de l’amélioration de la gouvernance, du programme de privatisation, de la dette intérieure notamment sur la finalisation du document d’apurement. Elles assistent le Cameroun à l’élaboration du document de stratégie de réduction de la pauvreté, y compris le calendrier des prochaines consultations avec la Société civile et les travaux relatifs aux études sectorielles et à l’enquête auprès des ménages.
Protectorat allemand, sous-mandat de la Société des Nations, sous les tutelles française et britannique, membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations-Unies (2002-2004) souverain en 1960, le Cameroun a toujours contribué au fonctionnement harmonieux de l’ONU, et à faire triompher les idéaux de sa Charte. Le président Paul Biya y a régulièrement pris la parole pour s’adresser à la communauté internationale.
BAKASSI
La Cour Internationale de Justice (CIJ) a établi le 10 octobre 2002, la souveraineté du Cameroun sur la presqu’île convoitée. Région maritime riche en ressources halieutiques et pétrolifères, la péninsule de Bakassi, située entre le Cameroun et le Nigéria, était âprement discutée depuis huit ans par les deux Etats. Pour y mettre un terme, le Cameroun avait saisi les Nations-Unies et l’OUA en février 1994 protestant contre l’envahissement de ses localités par le pays voisin. Un mois plus tard (29 mars 1994), il déposait auprès de la CIJ, une requête introductive d’instance contre le Nigeria. Un chassé-croisé juridico-diplomatique s’en est suivi entre les deux protagonistes : succession de requêtes additionnelles, dépôt de mémoires et de contre-mémoires, exceptions préliminaires soulevées (Nigeria), mesures conservatoires sollicitées (Cameroun), demande d’interprétation des textes de dépôt de réplique (Cameroun) et de duplique (Nigeria). A l’évidence des faits, le Cameroun accuse le Nigeria d’occuper la frontière terrestre de 1680 km qui les sépare jusqu’au Lac Tchad, et d’envahir la frontière maritime au-delà du point G (situé dans la mer, à 32 km de la côte ), délimité par les présidents Yakubu Gowon et Ahmadou Ahidjo, le 1er mai 1975, la Guinée Equatoriale, pour sa part, demandera une intervention pour protéger ses droits dans le Golfe de Guinée.
Le 13 mars 1996, une ordonnance de la CIJ demandera l’arrêt des hostilités et l’enquête du Secrétaire Général de l’ ONU. C’est sur ces entrefaites que Kofi Annan convoque le 5 septembre 2002 la rencontre de Saint-Cloud en banlieue parisienne entre les présidents Olusegun Obasanjo et Paul Biya. Un mois plus tard, le verdict est rendu. Le président de la CIJ, le Français Gilbert Guillaume, a donné raison au Cameroun.
A la presse, le président précise que : » l’arrêt se fonde sur l’accord intervenu à Maroua entre les deux Etats en 1975 ; l’art maritime a été fixé en vertu des dispositions du droit international (…). L’entrée de la Guinée Equatoriale dans le conflit visait à protéger sa souveraineté dans les eaux proches de l’île de Bioko qui abrite la capitale Malabo « .
Le Président Paul Biya adresse un message à la nation, félicitera la Haute Cour et le secrétaire général de l’ONU, pour la conduite idoine de la procédure. La visite de Paul Biya aux Etats- Unis en mars 2003, revêt toute son importance. Le Cameroun est reconnu aux yeux du monde pour sa stabilité politique et diplomatique incontestables. C’est aussi le mérite des efforts inlassables d’un homme d’Etat accompli : Paul BIYA.
Depuis vingt et un ans, le sphinx d’Etoudi préside aux destinées de l’Etat avec doigté,
pondération et patience. L’arrimage des institutions républicaines à la modernisation sociale retrouvée, la pétulante harmonie des cultures et le spectaculaire redressement économique sont la marque visible d’un homme dont la prégnance managériale fait école. La sortie officielle de Paul Biya en France et aux Etat-Unis – sur fond de rentrée diplomatique – a permis de renforcer et d’intensifier la coopération multilatérale, bilatérale et diplomatique.
Vingt et un ans de paix, d’unité renforcée, de solidarité, d’équité, de progrès et de rayonnement international. Tel est le bilan du Renouveau national du 6 novembre 1982 au 6 novembre 2003.