« A sa demande, j’ai accepté ce mercredi, 11 novembre 2020, de rencontrer Alassane Ouattara au nom de toutes les plateformes politiques de l’opposition. J’étais, pour cette occasion, accompagné du vice-président du PDCI-RDA, le général, Gaston Ouassenan Koné. Lors de cet entretien, il a principalement été question de la préservation de la paix en Côte d’Ivoire. Nous avons convenu de nous revoir prochainement.
Avant cette nouvelle rencontre, il semble indispensable, pour les plateformes politiques de l’opposition, de faire le point sur leurs attentes et leur vision de l’avenir. Je les invite à cet effet à une rencontre, le vendredi, 13 novembre 2020, à 12 h » (fin du court message publié par le président du Conseil national de transition (CNT) et du PDCI, Henri Konan Bédié, quelque temps après sa rencontre-surprise avec l’ancien président Ouattara, au Golf Hôtel).
Après cette rencontre, voici résumé en quelques mots, le sentiment des militants de l’opposition : étonnement, désagréable surprise, incompréhension, manipulation de Ouattara, etc. Bref, le moins qu’on puisse dire, c’est que les militants de l’opposition unie sont en COLERE après le président, Henri Konan Bédié.
Selon les réactions des uns et des autres, voici ce qui lui est rappelé :
- Henri Konan Bédié est le président du CNT (plateforme dont « le menteur d’Abidjan » a demandé la dissolution). Henri Konan Bédié n’est pas le président du PDCI (seulement) ;
- Les militants de l’opposition ne veulent plus que le président Bédié rencontre l’ancien président Ouattara tant que tous les prisonniers politiques ne sont pas libérés et tant que toutes les poursuites à leur encontre ne sont pas levées ;
- La désignation du facilitateur ou médiateur doit se faire par contact téléphonique entre l’ancien président Ouattara et le président du CNT et du PDCI, Henri Konan Bédié. Le président du CNT et du PDCI doit éviter des rencontres médiatisées où l’ancien président Ouattara gagne les points sur l’opposition, en se mettant dans une position de quelqu’un qui veut négocier alors qu’il l’avait toujours refusé avant le 31 octobre ;
- Devant les photographes, « le menteur chronique » tient à dessein la main du président Bédié pour montrer que les deux sont en phase alors que c’est faux. Bédié demande l’invalidation de l’élection et Ouattara n’est plus président depuis le 31 octobre selon lui.
- Les militants de l’opposition exigent que la prochaine rencontre entre Ouattara et le président Bédié se fasse sur convocation de ce futur facilitateur ou médiateur, et non par l’ancien président Ouattara., qui n’a plus (pas) qualité pour le faire.
La pression que « le menteur d’Abidjan » met sur le président du CNT et du PDCI s’explique par le grand nombre de morts enregistrés depuis sa candidature à un 3e mandat (près de 150 morts dont une quarantaine à Mbatto, selon une note de la gendarmerie locale).
Le gouvernement fait état de 85 morts entre le 6 août (date de l’annonce de la candidature de Ouattara) et le 9 novembre. Mais dans ce décompte, il n’a compté que 3 morts à Mbato au lieu de 38 comme l’indique le message ci-dessous du chef de la gendarmerie de Mbatto
L’opposition unie et l’armée, ayant, totalement, échoué à restaurer la légalité républicaine en Côte d’Ivoire, la population entend désormais le faire à leur place. Elle a donc fixé la date de la prise du palais présidentiel au 20 novembre 2020. D’où l’Appel d’Abidjan !
L’Appel d’Abidjan a pour objectif de prendre le palais présidentiel à partir des Ivoiriens et des Ivoiriennes avec les mains nues, qui viendront des villes, villages et localités des 4 coins de Côte d’Ivoire, avec comme lieu de rendez-vous, la capitale économique de Côte d’Ivoire. Il reste donc sept à huit jours pour rallier Abidjan.
De cette initiative inédite, Ouattara a trop (trop) peur. Pour l’empêcher, il fait diversion en manipulant le président Bédié. D’où la rencontre médiatisée d’hier au Golf Hôtel. « Le menteur chronique » veut montrer à ses amis occidentaux qu’il est en train de négocier pour détendre l’atmosphère.
Cela dit, le plan de la population pour prendre le palais présidentiel est en marche. Et Ouattara ne pourra pas le casser.