« Nous avançons, je dirais, même, à pas de géant. Au moment où vous m’interrogez (14 novembre, ndlr), 11 préfets sont déployés, à l’intérieur, sur les 16 que compte le pays. Je vous signale qu’en juillet, ils n’étaient que 8 à être en poste, contre 4, en janvier 2014. Il s’agit d’un effort inouï car les préfets, souvent, n’ont pas de résidence, pas de bureau. Quand un bureau existe, il est occupé par un groupe armé. N’ayant pas de résidence attitrée, le préfet peut loger chez un religieux, chez un commerçant du coin, tout comme, il peut louer. Tout dépend de la situation qu’il trouve en arrivant pour prendre ses fonctions. Cette situation anormale, dévalorise l’autorité de l’Etat, dans les circonscriptions concernées. Redéployer l’administration préfectorale, c’est, aussi, créer les conditions de travail pour que les personnels soient à l’aise. Une préfecture, on doit le savoir, est, parfois, plus étendue que le Benelux (Belgique, Pays Bas, Luxembourg). Or, c’est d’autant plus difficile que le préfet n’a, même, pas de véhicule de fonction. Avec nos maigres moyens, nous ne pouvons que leur affecter, pour le moment, des machines, des rames de papier, et quelques mesures incitatives à travers des fonds politiques, soit, environ, 2 millions de F CFA pour faire face aux urgences », souligne le ministre de l’Administration territoriale, Modibo Walidou Chair.
Sous-préfets en poste
« Le redéploiement des sous-préfets continue, également, dans le même souci d’aller vite et bien. Nous sommes, déjà, à 52 sous-préfets, en poste. Ils sont d’une importance stratégique, dans la mesure où, les coups de feu, c’est, d’abord, eux, qui les entendent et les localisent. Nous sommes prêts à retrousser les manches pour réussir les élections dans les délais avant de transmettre le message, à qui de droit. La grande difficulté, cependant, c’est qu’ils ont, moins, de mobilité, après le vol de leurs motos de fonction par les ex-Séléka ».
Vers un changement des 167 délégués spéciaux
Avec l’arrivée progressive des sous- préfets, on assiste, aussi, au redéploiement des moyens déconcentrés (éducation, santé, etc.), dans les localités concernées, mais, également, à la dynamisation de l’administration territoriale (mairies et délégations spéciales). Les maires et les délégués spéciaux étant, chez eux, contrairement, aux sous-préfets qui sont affectés dans une localité, leur utilité est non négligeable dans cette période qui commence. Voilà pourquoi, il est urgent de changer les 167 délégués spéciaux, avant les échéances électorales de juin-juillet 2015. Nommés par l’ancien pouvoir de François Bozizé, ils ne répondent pas aux critères d’intégrité, de loyauté et d’impartialité requis », insiste le ministre.
La course contre la montre
Nous sommes, aussi, chargés du volet institutionnel, mais nous nous heurtons à un problème spécifique. Les partenaires nous demandaient, avant, de faire des élections comme prévu, dans le respect du code électoral. Mais, aujourd’hui, les mêmes partenaires demandent que les élections soient couplées (présidentielle et législatives), et que les cartes soient non biométriques, alors que la Charte constitutionnelle de la transition dit que le code ne doit pas être modifié. Que faire ? Il faut, donc, réviser ce code et y inscrire que les élections doivent être couplées, tandis que les cartes d’électeur ne seront pas biométriques. Nous devons, par conséquent, élaborer, à ce sujet, un projet de loi, à soumettre au Conseil des ministres, avant de recourir au médiateur, le président, Denis Sassou Nguesso, pour obtenir son quitus, ce qui permettra de le transférer, en fin de compte, au CNT (Conseil national de transition) pour finalisation. Nous sommes prêts à retrousser les manches pour y parvenir, dans les délais ».