Finalement, Ali Bongo Ondimba (ABO) n’est pas si mal que cela en politique. On peut même oser une (certaine) comparaison : Tel père tel fils ! Car le patriarche Ondimba, son feu père, en effet, était un expert hors pair en matière politique. Personne ne rivalisait avec lui au Gabon, ni même dans la sous-région. ABO, c’est vrai, a mis un peu de temps à apprendre les leçons (toutes les leçons du célèbre professeur), mais, à force de forger, il est devenu, maintenant, forgeron. Après la calamiteuse présidentielle d’août 2016 où son parti, le PDG, était descendu dans les abîmes au point qu’on avait craint qu’il y découvre du pétrole, tellement il était allé bas, personne ne pouvait lui prédire une victoire aussi écrasante deux années, après, pendant les législatives. Nous y voilà pourtant ! Maître ABO (appellation désormais contrôlée) a, donc, sévi, détruisant au passage ceux qui lui cherchaient « noise », à commencer par ses ex-alliés du PDG, aujourd’hui, complètement, laminés. Certains vont même arrêter la politique. Jean Ping, lui, doit rire jaune en se disant : « Je leur avais bien dit de ne pas y aller. On aurait pu conserver une certaine crédibilité ». En fait, c’est lui Ping qui est fini. Il le sait. Même ses proches lieutenants ont été défaits. Afriqueeducation.com lui conseille, vivement, de se mettre, sans tarder, dans l’écriture de ses mémoires, ce que le patriarche n’avait pu faire (alors qu’il y pensait fortement) son départ éternel n’ayant jamais jamais été programmé. De cette façon, il aura fait bonne œuvre pour la postérité. Car il est (tout compte fait) un homme de (grande) valeur.
Le PDG a, donc, remporté 74 des 143 sièges mis en jeu au premier tour des législatives du 6 octobre au Gabon. Conséquence : Maître ABO ne subira aucune forme de chantage venant d’aucun allié. Au contraire, il va les tenir en respect. Loin de lui. Le taux d’abstention, lui, est moins important malgré le mot d’ordre de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine. Au premier tour, celui-ci s’est situé à 41,37%, soit, 58,63% de participation. Qui dit mieux dans la sous-région où, généralement, on est expert en proclamation de taux de participation artificiels ? Suivez notre regard !
Deux indépendants, un candidat assimilé à la majorité et quatre candidats de l’opposition ont, également, été élus au premier tour, selon ces résultats communiqués par le Centre gabonais des élections (CGE).
Un second tour aura lieu le 27 octobre dans les 61 circonscriptions en ballottage.
Les résultats des municipales à un tour n’ont pas encore été annoncés. Mais là aussi, l’opposition n’aura que ses yeux pour pleurer.
Aucune violence n’a été rapportée, hormis la mairie de Ndjole (Nord), qui a été incendiée, quelques heures après le vote, « suite au dépouillement des urnes », selon le procureur Olivier Nzaou.
Pour conclure, les observateurs de l’UA ont jugé l’élection « satisfaisante » et sans irrégularités.
Désormais, Maître ABO (sur notre photo en train de voter le 6 octobre) peut, légitimement, se mettre au travail, sans aucune entrave, cette fois-ci. Le peuple a rendu son verdict. Il faudra respecter sa volonté.