Les deux principaux rivaux de Benyamin Netanyahu ont noué une alliance, à un mois et demi des législatives, qui doit leur permettre de menacer le long règne du premier ministre, déjà, confronté au risque d’inculpation pour corruption présumée. Les législatives en Israël intéressent l’Afrique depuis l’intérêt que ce pays a manifesté pour passer le cap de la sécurité et coopérer dans des domaines économiques avec les pays africains, comme ceux de l’agriculture, de l’élevage, des télécommunications, des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et beaucoup d’autres. Les Africains sont impressionnés qu’Israël ait réussi à faire pousser les tomates en plein désert du Néguev. Ils veulent bénéficier du transfert d’une telle technologie.
Les sondages ont, jusqu’alors, donné Benyamin Netanyahu et le Likoud, son parti, vainqueurs des élections anticipées du 9 avril. Mais, le pacte conclu par ses challengers centristes peut, au moins, secouer la campagne.
Les chances de cette alliance seraient a priori renforcées si le procureur général annonçait avant le scrutin son intention d’inculper le premier ministre dans les affaires de corruption présumée qui le visent.
Benyamin Netanyahu, en poste depuis une décennie, a mis le cap un peu plus à droite, avant même l’annonce de l’accord passé entre Benny Gantz, ancien chef d’état-major à la tête du nouveau parti Résilience, et Yair Lapid, numéro un du parti centriste, Yesh Atid (11 sièges sur 120 dans le parlement sortant).
Mercredi, 20 février, il a, effectivement, signé un accord poussant plusieurs formations tout à la droite du spectre politique à s’unir en vue des législatives, au risque d’être accusé d’avoir fait entrer une formation d’extrême droite « raciste » à la Knesset.
L’objectif est de ne pas laisser des voix de droite s’éparpiller sur de petites listes qui, au bout du compte, ne recueilleraient pas assez de votes pour être représentées au parlement.
MM. Gantz et Lapid ont invoqué cette manœuvre, ainsi que, les enquêtes contre M. Netanyahu pour justifier leur alliance « par leur sens profond des responsabilités nationales ».
« Cette liste offrira au pays une nouvelle équipe dirigeante qui garantira la sécurité d’Israël et réunira les éléments divisés de la société israélienne », a déclaré Yair Lapid dans un communiqué.
L’alliance réunit deux autres anciens chefs d’état-major, Moshe Yaalon, ex-ministre de la Défense de M. Netanyahu, et Gaby Ashkenazy, nouveau venu en politique.
Selon l’accord, en cas de victoire, Benny Gantz sera premier ministre pendant deux ans et demi, puis, remplacé par Yaïr Lapid, ancien journaliste de télévision ayant formé son parti en 2013.
Le Likoud a réagi en répétant l’argument martelé ces dernières semaines : M. Gantz est un « gauchiste » et un « faible ».
« Le choix est clair : ce sera soit un gouvernement de gauche, Lapid-Gantz soutenu par les partis arabes, soit, un gouvernement de droite dirigé par Netanyahu », a dit le Likoud dans un communiqué.
Le gouvernement de Benyamin Netanyahu est, déjà, considéré comme le plus à droite de l’histoire d’Israël. Et il en est très content d’autant plus qu’il bénéficie de l’indéfectible soutien du président américain, Donald Trump, lui-même, de la droite du parti républicain.
En cas de réélection, M. Netanyahu, qui avait occupé une première fois la fonction de 1996 à 1999, battrait le record de longévité du père fondateur de l’Etat d’Israël, David Ben Gourion, au pouvoir durant 13 ans.
Les chances de M. Netanyahu de former la prochaine coalition restent élevées selon Shmouel Sandler, professeur de sciences politiques à l’Université Bar Ilan, près de Tel-Aviv.
« Ce sera la droite contre le centre », dit M. Sandler. « Je pense, au vu des sondages actuels, que Netanyahu conserve plus de chances de gagner ces élections, même après cette alliance ».
La confrontation entre M. Netanyahu et M. Gantz a tourné, ces derniers jours, au corps-à-corps, les deux hommes s’envoyant à la face leur faits d’armes passés.
Benny Gantz avait évoqué, mardi, 19 février, soir, le bon temps passé à ses yeux par M. Netanyahu aux Etats-Unis quand il étudiait et travaillait dans le monde des affaires, alors que lui-même officiait comme soldat.
« Tandis que je rampais dans des trous boueux avec les soldats en plein hiver et dans la nuit glaciale, toi, Benjamin Netanyahu, tu quittais Israël pour améliorer ton anglais et le pratiquer dans des cocktails chics », a-t-il asséné.
« Benny Gantz, honte à toi », a immédiatement répliqué M. Netanyahu dans une vidéo postée par le Likoud, vantant non seulement ses mérites militaires, mais aussi, sa maîtrise de l’anglais, bien utile à Israël.