L’EGLISE CATHOLIQUE DE DEMAIN : Le discours de Robert Cardinal Sarah sur la famille, le mariage et le genre (Retour aux sources ou schisme)

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Auteur de l’ouvrage « Dieu ou rien » publié en 2015, le cardinal guinéen n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer ceux dans le monde occidental (Europe et Etats-Unis) prostituent ce que Dieu a insitué de plus sain, la famille, la procréation, le mariage. Ce livre est d’actualité après la mort du pape François. Le pape Benoit 16 avait félicité l’auteur pour son courage en se montrant totalement en accord avec lui. Le pape François, aussi, s’était montré très « touché » à la lecture de « Dieu ou rien ». Sans avoir certainement lu son livre, Donald Trump, sitôt arrivé dans le Bureau Ovale, a ordonné au Congrès d’interdire et de criminaliser de manière permanente les changements de sexe chez les enfants. Il a clairement déclaré qu’il n’y a rien de tel qu’un enfant soit né ou piégé dans le mauvais corps. Trump déclare que c’est un mensonge du fond de l’enfer, et que le Congrès devra l’interdire de manière permanente et non temporaire. En se conformant à cette doctrine religieuse (l’enfant est le fruit de l’amour entre un homme et une femme), il protège les enfants innocents et vulnérables qui ne peuvent pas prendre certaines décisions. Merci Trump ! Voici ci-dessous, une conférence donnée en Belgique sur ce thème de la famille, du mariage et du genre par Robert Cardinal Sarah, et qui va consacrer l’unité de l’église catholique ou alors son schisme, dans les prochains jours, à l’occasion de l’élection d’un nouveau pape.

« Frères et sœurs dans le Christ, l’essor de la puissance économique de l’Europe, et dans le contexte culturel plus spécifiquement de la société occidentale, il n’est pas exagéré d’affirmer que l’homme travaille, organise et gère les rapports humains, poliques, économiques et commerciaux, provoque des guerres, produit des armes de destruction massive, envahit et conquiert des pays uniquement ou presque pour amasser, accumuler des richesses matérielles et asseoir son autorité et son hégémonie. Avec la belle et noble raison d’installer de force et partout la démocratie et d’apporter la paix, la liberté, l’Europe et les Etats-Unis ont créé le chaos dans beaucoup de pays, surtout, au Moyen Orient en Afrique. Mon jugement peut paraître inexact ou exagéré mais nous ne pouvons pas nier la réalité aujourd’hui. Regardez l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Afghanistan. L’Europe traverse depuis plus d’un siècle une crise de civilisation sans précédent. Cette crise n’est donc pas récente mais elle ne cesse de s’approfondir de s’aggraver et de démolir toute référence à Dieu. Les seuls moyens humains, les seules négociations politiques ou diplomatiques sont impuissants à opérer l’unité, à établir la paix entre les hommes. J’ai amélioré mes rapports avec Dieu et Dieu a amélioré et pacifié les rapports des hommes et des peuples entre eux ».

« Aujourd’hui, les puissances occidentales promeuvent de faux droits, de droits distandus pour donner à tous et à tous les citoyens du monde, un accès sans entrave et le pouvoir de s’autodéterminer indépendamment de leur identité sexuelle. Ils veulent changer la culture en vue d’établir une société sexuellement indifférenciée. Ils prétendent libérer l’humanité pour ainsi dire non seulement Dieu qui l’a créé mais aussi de l’homme et de la femme, la libérer du père et de la mère, de l’époux, du mariage et de la famille. Ainsi adviendra une culture nouvelle et mondiale célébrant au nom de la liberté l’individu absolutisé des choix menant à la mort de l’homme et de la femme et à la destruction de notre humanité. Ces nouveaux droits dénommés civils sont aux deux extrêmes : le droit de mourir et le droit de ne pas naître. Entre les deux, se placent les droits à l’avortement, les droits aux manipulations génétiques, les droits de l’enfant réduits à n’être qu’une chose ou un objet. Mais, il y a aussi le droit à l’insulte et à la profanation des religions. En regardant et en analysant notre monde et sa volonté d’émancipation et d’autonomie par rapport à Dieu, nous constatons bien qu’au nom d’une perversion de la liberté désormais déboussolée, nous sommes confrontés à une tentative sans précédent dans l’histoire de l’humanité, celle de détruire l’humanité elle-même, de détruire la capacité que l’homme a naturellement, la capacité d’aimer et de priver ainsi l’humanité d’une source irremplaçable lumière, de force et d’amour, c’est – à – dire Dieu. Ce qui ruine l’homme, c’est sa rupture et la destruction de ses rapports personnels avec Dieu. Ce qui nuit au bonheur de l’homme, c’est la confusion et le déséquilibre des esprits, c’est l’esclavage de l’argent. C’est l’exploitation à des fins commerciales et égoïstes du rêve secret que l’homme porte dans son cœur. C’est la méconnaissance de la vraie valeur de l’homme. C’est l’oubli des finalités essentielles de la société. Ce qui fait que nous n’avons même plus le temps ni de vivre ni d’aimer. Nous avons tué Dieu et sommes en train de détruire l’homme. Cette destruction aboutit finalement au refus de prendre connaissance du plan de Dieu sur l’homme. La destruction du corps de l’homme par la destruction irréversible de son intégrité génétique. C’est le plus grand drame de l’histoire de l’humanité. Nous sommes arrivés à l’apogée de la rébellion de l’Occident contre Dieu et contre la personne humaine. Jamais, la révolte contre Dieu n’a connu une telle expansion horizontale à travers le monde ».

« La crise spirituelle de l’Europe engendre nécessairement une crise profonde et une force de destruction anthropologique dont l’humanité pourrait ne pas se relever. La destruction systématique de la famille est promue au nom des valeurs démocratiques détournées de leur sens originel sous couvert de lutte contre les discriminations, certains veulent effacer la différence des sexes au sein du mariage et promouvoir des modèles familiaux dans lesquels l’amour conjugal et la transmission de la vie deviennent des éléments dissociables. Mais l’analyse limpide et les avertissements vigoureux du pape Benoit 16 nous rappellent que l’identité européenne sa manifeste dans le mariage et la famille et l’Europe ne serait plus l’Europe si la famille, cette cellule fondamentale de l’organisme social disparaissait et se voyait totalement transformée. Nous sommes malheureusement témoins aujourd’hui d’une agression violente et d’une menace de démolition du mariage et de la famille. En bruyant constraste, ajoute Benoit 16 ».

« Voici maintenant les personnes homosexuelles qui réclament de façon paradoxale que leur vie commune soit juridiquement reconnue pour être plus ou moins assimilée au mariage. Cette tendance nous fait sortir de l’histoire morale de l’humanité dans son ensemble ou en dépit de toutes les variétés de formes juridiques matrimoniales, le mariage était cependant toujours considéré conformément à son naissance comme la communion particulière d’un homme et d’une femme s’ouvrant aux enfants et constituant ainsi la famille. Il ne s’agit donc pas ici de discrimination. Il s’agit de savoir ce qu’est la personne humaine en tant que femme et homme et comment leur vie commune peut recevoir une forme juridique. Si d’une part, leur vie commune se détache toujours davantage des formes juridiques et si par ailleurs, l’union des personnes homosexuelles est toujours plus considérée comme étant de même nature que le mariage, nous sommes alors devant une disparition de l’image de l’être humain dont les conséquences peuvent être extrêmement graves. Au nom d’une volonté de déconstruire tout et animé d’une véritable haine de la nature humaine, on prétend construire la masculinité et la féminité afin de pouvoir dans le monde entier une indifférenciation des sexes. Les grandes victimes de cette politique nihiliste sont tout d’abord les femmes détournées de leur vocation à la maternité et les enfants tués avant d’avoir vu la lumière du jour ».

« Il n’y a pas longtemps Hillary Clinton a demandé à l’ONU que le droit à l’avortement soit proclamé à l’échelle universelle. Quand un parlement autorise l’interruption de grossesse admettant la suppression de l’enfant à naître, il commet une grave violence à l’égard d’un être humain innocent et privé de toute capacité d’autodéfense. Les parlements qui approuvent et promulguent de telles lois doivent être conscients qu’ils outrepassent leurs compétences et qu’ils se mettent en conflit manifeste avec la loi de Dieu et avec la loi naturelle. Dieu a dit : ‘Tu ne tueras pas’ et cette loi est absolue. Vous voyez la perversion qui guette le droit. Comment pouvons-nous réduire un être humain à un objet dont on peut disposer jusqu’à sa destruction ? Un être humain doit être accueilli et respecté. Il n’est pas l’objet d’un droit ».

« Les puissances occidentales ont déjà imposé aux pays africains, aux pays pauvres, l’application du droit à l’avortement et à l’homosexualité comme condition de toute aide au développement. Plus de la moitié de nos pays africains sont obligés de créer un ministère du genre pour avoir de l’aide des pays occidentaux. Le pays le plus touché par cette dictature criminelle, c’est le Vietnam avec 1,6 million d’avortements par an. Le droit se trouve ainsi dénaturé. La médecine elle-même se trouve pervertie puisqu’au lieu de chercher à guérir, à améliorer la santé, adoucir la souffrance, elle consent à se mettre au service de la mort, avant comme après la naissance. En Belgique, chez vous, lors du débat sur l’euthanasie des enfants en 2014, on a légiféré. La loi est passée sans problème. Il n’y eut que quelques protestations alors que c’est l’avenir de l’homme et de l’humanité qui est en jeu dans tout ce débat. En ce qui concerne la famille et le mariage, il y a une volonté non seulement de faire éclater mais surtout de détruire les fins du mariage, de destructurer, de dénaturer la cellule familiale. L’idéologie du genre et les groupes de pression qui travaillent avec acharnement et les gros moyens financiers et médiatiques. L’église se trouve dans une situation étonnante. De hauts prélats issus surtout de nations opulentes, s’emploient à apporter des modifications à la morale chrétienne concernant le respect absolu de la vie dès sa conception jusqu’à la mort naturelle. Les divorcés remariés et d’autres situations familiales problématiques. Ces gardiens de la foi devraient cependant ne point perdre de vue que le problème fondamental posé par l’éclatement des fins de mariage est un problème de morale naturelle. C’est au plan naturel que l’homme et la femme sont appelés à s’unir définitivement et de façon indissoluble pour se témoigner de la tendresse, de l’amour, pour se soutenir dans une harmonieuse complémentarité pour procréer ».

« Paul 6 dans une grande intelligence et une parfaite fidelité à l’enseignement de l’église, voulait à travers l’Humanae Vitae (juillet 1968, ndlr) souligner deux aspects indossociables de l’acte conjugal : l’union et la procréation. Cette doctrine, écrit-il, plusieurs fois exposée par le magistère, est fondé sur le lien indossoluble que Dieu a voulu et que l’homme ne peut rompre de son initiative propre entre deux significations de l’acte conjugal : union et procréation. En effet, par sa structure intime, l’acte conjugal, en même temps qu’il unit profondément les époux, les rend aptes à la génération de nouvelles vies selon des lois inscrites dans l’être même de l’homme et de la femme. C’est en sauvegardant ces deux aspects essentiels (union et procréation) que l’acte conjugal conserve intégralement le sens du mutuel et véritable amour et son ordination à la très haute évocation de l’homme et de la femme. Nous pensons que les hommes de notre temps sont particulièrement en mesure de comprendre le caractère profondément raisonnable et humain de ce principe fondamental. C’est cette réalité naturelle que le seigneur a élevé à la dignité d’un sacrement face aux puissances qui ébranlent actuellement la famille, l’église devrait se découvrir la vocation d’être la seule instance qui soit en mesure de sauver la sexualité humaine et l’institution naturelle du mariage et de la famille. Il ne s’agit pas seulement de sauver la morale chrétienne. Il faut sauver et protéger la morale naturelle. Il faut sauver et protéger l’humanité. Prélats catholiques et laïcs chrétiens devraient se souder et refuser de contribuer à la destruction de la morale naturelle. Les grandes dérives ont surgi lorsque certains prélats ou intellectuels catholiques ont commencé à écrire, à dire, feu vert pour l’avortement, feu vert pour l’euthanasie. Or, à partir du moment où des catholiques abandonnent l’enseignement de Jésus et le magistère de l’église, ils contribuent à la destruction de l’institution naturelle du mariage et de la famille. C’est toute la communauté humaine qui se trouve fissurée par cette nouvelle trahison des clercs. Mais je vais poser une question clé : Le magistère de l’église est-il compétent pour vérifier la morale naturelle ? Vous même pouvez répondre. L’église a été la seule institution compétente et par la mission reçue par Dieu. Il faudrait que l’église en revienne à Paul 6 ainsi qu’aux enseignements de Jean Paul 2 et de Benoit 16 sur ces questions vitales de l’humanité. Le pape François lui-même reste dans le sillage de ses prédécesseurs chaque fois qu’il souligne la coincidence entre l’évangile de l’amour et l’évangile de la joie. Il faudra affermir avec force et sans aucune ambiguité le poids magistériel de tout cet enseignement et mettre en relief sa cohérence, protéger ce trésor contre les prédateurs de ce monde sans Dieu ».

« « Dieu ou rien » aborde toutes ces questions avec précision, avec clarté, avec fermeté. Une fermeté qu’exige notre fidelité radicale à l’évangile et au magistère de l’église dans un langage serein, respectueux des personnes. J’ai été profondément touché par la lettre que le pape Benoit 16 m’a adressé pour me dire ‘J’ai lu qui est Orient avec un grand profit spirituel, grande joie et gratitude. Je vous remercie d’avoir eu le courage d’aborder avec clarté l’idéologie du genre’. Le pape François également après avoir lu m’a dit ‘Merci pour ce courage. Votre livre m’a profondément touché’. Je vous souhaite à vous aussi un grand profit spirituel en lisant avec attention un courage généreux « Dieu ou rien ». Merci de votre attention ».

Robert Cardinal Sarah

auteur de « Dieu ou rien » paru dès 2015 et reproduit depuis (Poche 2016), Editions Fayard.

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