Professeur, Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des Sports, est en train de dérouler un véritable rouleau compresseur sur le président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), Samuel Eto’o Fils.

Ayant eu le feu vert (absolu) du chef de l’Etat, Paul Biya, qui est en colère par rapport à la contreperformance des Lions senior pour lesquels il avait fait débloquer près de 30 milliards de F CFA (4;5 millions d’euros) pour une prestation en demi-teinte au Qatar et totalement décevante à la CAN Côte d’Ivoire, il a promis, dans son discours du 10 février, au soir, à la jeunesse camerounaise, qu’il avait donné des instructions fermes au gouvernement et, surtout, au ministre des Sports, pour la reprise en main du football afin que les Camerounais retrouvent le sourire en regardant leurs équipes jouer.

Soutenu dans cette reprise en main par le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre des Sports n’a pas fait dans la dentelle. Il a, carrément, mis la FECAFOOT et son président à leur place. Fort de ce que la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit (c’est l’Etat qui finance les sélectionneurs choisis par la FECAFOOT), il n’y a réellement pas de contestation à faire sinon saisir la FIFA pour obtenir un arbitrage, mais, le président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o Fils, ira-t-il jusque là ? Parfaitement humilié par le professeur, Narcisse Mouelle Kombi, comme lui-même fut copieusement humilié en janvier 2022 quand Eto’o mit fin, abusivement, et de manière unilatérale, au contrat du sélectionneur portugais, Conceiçao, que venait de renouveler le ministre des Sports, Eto’o n’ira sans doute pas au clash. Sinon, il y a le risque que l’arroseur soit lui-même arrosé dans la mesure où il y aurait de fortes chances que la FIFA installe un Comité de normalisation au Cameroun, qui signerait la fin de son mandat à la tête de la FECAFOOT. Or, lui veut le finir.

Le ministre avait invité le président de la FECAFOOT à prendre part à la signature du contrat du sélectionneur, à son ministère, ce lundi, 8 avril, à partir de 16 heures (15 heures GMT). Marc Brys et ses collaborateurs sont arrivés, la veille, à 22 heures, à Yaoundé (notre photo). Mais, Samuel Eto’o Fils n’a pas honoré cette invitation prétextant qu’elle est arrivée deux heures seulement avant le début de la cérémonie, alors qu’il est très pris par la préparation des obsèques de son papa, David Eto’o, qui sera enterré fin de cette semaine, à Ngambé.

Réunis le 6 avril, les 4 vice-présidents de la FECAFOOT ont demandé au président de la fédération de leur proposer, dans les 72 heures, le nom d’un sélectionneur (version FECAFOOT) comme réponse du berger à la bergère. Ce délai expire mardi, 9 avril. Mais tout laisse penser que la reprise en main des Lions indomptables (qui est un label dont le propriétaire est l’Etat du Cameroun et non la FECAFOOT) est en train de se faire doucement mais sûrement. Les prérogatives jadis dévolues à la FECAFOOT reviennent petit à petit au ministère des Sports. On ne tardera pas à savoir quelle réelle place occupera désormais la FECAFOOT dans cette réorganisation du football que le président, Paul Biya, a prescrite et dont la mise en place est suivie attentivement par lui-même et son ministre d’Etat secrétaire général, Ferdinand Ngoh Ngoh.

« Votre mission est la qualification des Lions indomptables pour la prochaine Coupe du Monde de football et une participation honorable à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations' », a déclaré le ministre au sélectionneur belge. Des objectifs somme toute facilement atteignables, le football camerounais ayant, véritablement, touché le fond. La remontée ne sera pas aussi difficile que cela. Du moins, on l’espère… Prochains matchs en juin contre le Cap Vert et l’Angola, lors de la fenêtre FIFA.