MACRON CHEZ RAJOELINA : Partenariats stratégiques en vue

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Le 25 avril prochain, Emmanuel Macron sera au Sommet de la Commission de l’Océan indien (COI) qui se tiendra à Madagascar. Invité par son homologue, Andry Rajoelina, lors du déplacement de celui-ci en région parisienne en octobre dernier pour le 33ème Sommet de la Francophonie, le leader français s’y rendra dès le 23 avril pour une visite d’Etat. La première d’un chef d’Etat français dans la Grande Ile depuis celle de Jacques Chirac en juillet 2005.

Avec une délégation d’environ 80 membres attendue à Antananarivo, ce déplacement sera d’une importance stratégique pour l’Elysée. Il intervient à un moment où l’influence géopolitique du dirigeant de l’Hexagone est en chute libre, non seulement, parce que ses soutiens en Afrique diminuent en nombre de jour en jour, mais, également, parce que la voix de son pays n’a presque plus de poids sur la scène internationale.

Le moment ne pouvait donc pas mieux tomber pour l’actuel locataire du Palais Iavoloha, dont l’un des dossiers les plus sensibles laissés (volontairement) en suspens par l’Elysée est celui des Iles Eparses. La souveraineté que revendique le gouvernement français sur ce territoire, comme sur d’autres, situés à des dizaines d’heures de vol de la métropole suscite l’incompréhension et les critiques d’autres puissances alliées, comme l’Italie, et non alliées, comme la Russie (sur notre photo, les deux chefs d’Etat doivent encore gravir quelques marches pour une bonne coopération)..

Andry Rajoelina doit profiter de cette vague pour forcer une issue dans ce dossier de longue date, qui tient tant à cœur aux Malgaches. Depuis sa réélection, le président malgache est passé à la vitesse supérieure en matière de développement en se rapprochant considérablement de son homologue émirati, lequel a promis de lourds financements dans la Grande Ile. Emmanuel Macron ne s’y présentera donc pas en “sauveur”, mais essaiera plutôt de se faire une petite place.

On dit souvent que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Il est impératif que Rajoelina s’empare de cette vérité et s’en serve de tremplin pour exploiter les déboires de ce dernier lors de leur échange de niveau, puisque les intentions inavouées du dirigeant français sont de nouer de nouvelles relations avec des nations africaines relativement marginalisées jusqu’à lors. Au président de Madagascar de tirer son épingle du jeu.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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