Contrairement à son rêve de toujours, le chef de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, ne deviendra plus jamais le chef de l’Etat du Mali. A 71 ans, il vient d’être terrassé par le coronavirus, dans un hôpital parisien où il avait été évacué, il y a quelques jours, à la suite de la dégradation de son état de santé alors qu’il effectuait un voyage à Niamey au Niger.
Soumaïla Cissé qui meurt après qu’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) ait perdu le pouvoir, c’est une vraie page de la politique récente du Mali qui se ferme. Ancien chef de l’opposition parlementaire, Soumaïla Cissé a été deuxième à trois reprises de l’élection présidentielle. Aux scrutins présidentiel de 2013 et 2018, il s’était incliné face à IBK, renversé le 18 août par des colonels. Justement, parlant des militaires qui sont venus remettre le Mali sur les rails à travers une transition avant d’organiser une présidentielle dans 15 mois, Soumaïla Cissé qu’ils ont libéré des geôles du djihadisme, en octobre, aurait pu être leur candidat à cette élection présidentielle à laquelle il était d’ailleurs le favori par excellence. Un coup dur pour eux. Car avec ce fâcheux événement, ils devront se trouver un autre candidat sans avoir la certitude qu’il pourra gagner.
Ancien ministre, ancien président de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), Soumaïla Cissé était une figure politique majeure dans son pays, qui construisait une stature d’homme d’Etat. C’est ainsi qu’après sa libération en octobre, il avait entrepris un voyage de remerciement à l’endroit des chefs d’Etat qui avaient oeuvré pour la fin de sa détention par les djihadistes. C’est ainsi qu’il s’était rendu tour à tour chez les présidents du Sénégal, Macky Sall, du Togo, Faure Gnassingbé, du Ghana, Nana Akufo-Addo, et du Niger, Mahamadou Issoufou, d’où sa situation sanitaire s’est aggravée tout d’un coup avant qu’il ne soit évacué dans un hôpital parisien.