Trente soldats maliens ont été tués, lundi, 18 novembre, dans une attaque attribuée aux djihadistes dans l’Est du Mali, à proximité de la frontière nigérienne, a-t-on appris, mardi, de source sécuritaire malienne, alors que l’armée avait jusqu’ici fait état d’un bilan de (seulement) 24 militaires tués.
« Trente corps de soldats tombés au cours d’une mission dans le secteur de Tabankort (région de Ménaka) sont arrivés à Gao (Nord) en provenance de Niamey (Niger) », mardi à la mi-journée, a précisé une source sécuritaire malienne.
Les victimes devaient être enterrées ce même mardi dans un camp militaire de Gao, grande ville du Nord du Mali, en présence du ministre de la Défense, Ibrahima Dahirou Dembélé, selon la source sécuritaire malienne. Les recherches de soldats « dispersés » lors de l’attaque se poursuivent. Autrement dit, le chiffre de « 30 morts » est susceptible d’évoluer.
Les forces maliennes et nigériennes menaient une opération conjointe lundi contre les djihadistes quand une patrouille a été attaquée dans cette zone frontalière, selon l’armée malienne.
Les « terroristes » (les djihadistes dans le vocabulaire de l’armée malienne) ont eux-mêmes perdu dix-sept hommes, tués dans les combats, et une centaine de « suspects » ont été capturés et sont aux mains des forces nigériennes (sur notre photo les présidents du Mali Ibrahim Boubacar Keïta et Mahamadou Issoufou).
L’attaque de lundi constitue un coup dur de plus pour l’armée malienne après la mort d’une centaine de soldats dans deux attaques djihadistes, en un mois, cet automne, dans les mêmes confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
C’est aussi une illustration supplémentaire de la dégradation continue de la sécurité qui alarme la communauté internationale dans cette région et plus largement au Sahel. Cela dit, la réponse apportée est loin de la dangerosité de la situation. Il appartient aux pays concernés, le Mali et le Niger, en l’occurrence, de prendre leur sécurité en main. Et arrêter de compter sur des soutiens extérieurs.
Sans faire de fixation, Afriqueeducation.com, depuis plusieurs mois, se désole de la trop grande inefficacité des Forces armées maliennes. Une responsabilité qui relève de l’autorité politique suprême de ce pays. C’est d’autant plus évident qu’au même moment où le Mali perd trente de ses soldats, le Niger, qui était engagé dans cette même opération de sécurisation des frontières, a, de son côté, plutôt, capturé une centaine de rebelles.