La cérémonie, dite de « sacralisation », dans la mosquée de Djingareyber, a été marquée par une lecture intégrale du coran, et s’est conclue par la remise des clés aux représentants des familles chargées de la gestion des mausolées, après le sacrifice rituel de cinq bœufs, tôt, dans la matinée.
Elle a réuni des responsables maliens, des dignitaires coutumiers et religieux, ainsi que, des diplomates, dont le représentant de l’Unesco, l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture, Lazare Eloundou.
« Ce jour célèbre le remarquable et courageux travail que vous avez accompli pour recouvrer votre dignité », a déclaré M. Eloundou.
Ancienne cité marchande prospère, Tombouctou a été un grand centre intellectuel de l’islam. Selon l’Unesco, qui l’a classée au Patrimoine mondial de l’humanité en péril, elle compte « 16 cimetières et mausolées qui étaient des composantes essentielles du système religieux dans la mesure où, selon la croyance populaire, ils étaient le rempart qui protégeait la ville de tous les dangers ».
Quatorze de ces mausolées de saints musulmans avaient été détruits par des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda au nom de la lutte contre « l’idolâtrie », en 2012, lorsque le Nord du Mali était sous leur coupe.
Ces groupes ont dicté leur loi, dans cette région de mars-avril 2012, jusqu’au déclenchement, en janvier 2013, d’une opération militaire internationale à l’initiative de la France, qui se poursuit, actuellement. Mais, des zones entières échappent, encore, au contrôle des forces maliennes et étrangères.
La réhabilitation des mausolées a été achevée sur le plan architectural, en septembre 2015, le même mois que la première comparution devant la Cour pénale internationale (CPI) d’un suspect, Ahmad Al Faqi Al Mahdi, membre d’un groupe djihadiste touarag malien, accusé d’avoir dirigé les dégradations contre neuf mausolées et une mosquée.
La directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, qui avait indiqué, lors de sa visite sur place, en juillet 2015, avoir saisi la CPI, a mis en garde contre les menaces qui demeurent, dans un message lu en son nom par Lazare Eloundou.
« Des difficultés persistent et les dangers n’ont pas disparu, nous le savons. Mais, ces bâtiments debout sont la preuve irréfutable que l’unité est possible, que la paix est plus forte, que nous y sommes arrivés et que nous pouvons le refaire », selon ce message.