MANIFESTATIONS ANTI-RUTO : Joe Biden face à un choix complexe

Date

William Ruto est dans une impasse. D’un côté, ses concitoyens ne veulent plus entendre parler de lui. Et, de l’autre, la Maison Blanche lui demande de tenir compte de leurs préoccupations, la plus problématique d’entre elles étant son départ de la tête du pays. Tout simplement !

En rappelant plusieurs membres du gouvernement qu’il avait récemment renvoyés, le dirigeant kényan s’est discrédité, après avoir prôné le calme. Son implication dans la non-mise en examen des policiers impliqués dans le bilan humain des manifestations de juillet relève du possible.

Dans ce contexte, les jeunes Kényans en colère, qui voient beaucoup plus clair dans les subterfuges de leur président, savent qu’il est inutile d’en attendre quoi que ce soit, et préfèrent désormais regarder à la Maison Blanche, avec laquelle il entretient une relation privilégiée.

Leur objectif est de mettre les Etats-Unis, leader mondial autoproclamé en droits humains, face à leurs responsabilités par rapport aux multiples bavures des forces de l’ordre kényane, qui ont, tout de même, occasionné plus d’une cinquantaine de morts et des dizaines de blessés.

L’idylle aura donc été de courte durée entre Nairobi et Washington, la faute revenant à la capitale africaine, même si ce ne sera pas la première fois que sa consoeur américaine se retrouve dans ce genre de situation, qui lui impose un arbitrage entre droits humains et enjeux stratégiques. 

Voilà ce qui explique la prise de parole parcimonieuse des autorités américaines depuis le début du chaos qui secoue le Kenya. A force de se mêler de tout et de rien, on finit par soi-même devenir un aimant à problèmes. Les Etats-Unis sont en pleine expérimentation du Karma.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier