Le prix Goncourt 2016 a été attribué, jeudi, 3 novembre, à Leïla Slimani (notre photo), pour Chanson douce (éditions Gallimard). La romancière y raconte l’assassinat de deux jeunes enfants par leur nourrice et analyse les rapports de classes entre une famille bobo parisienne parée des meilleures intentions et la nourrice, Louise, dévouée, discrète et volontaire, mais, au fond, si sombre.
En, seulement, deux romans, cette Franco-Marocaine de 35 ans s’est imposée comme une nouvelle voix de la littérature n’hésitant pas à explorer des territoires sombres, de la nymphomanie au coup de folie d’une nounou bien sous tous rapports.
En 2014, elle écrit Dans le jardin de l’ogre, sorte de « Madame Bovary X », selon l’expression de sa mère, inspiré, partiellement, de l’affaire DSK. Elle confirme l’essai à la rentrée 2016 en s’appuyant sur un fait divers survenu, à New York, en octobre 2012, où une nounou a tué les enfants dont elle avait la garde.
Avec son style direct et précis, Leïla Slimani, actuellement, enceinte de son deuxième enfant, raconte cette histoire atroce à la manière froide et distanciée d’un Simenon. Elle est la cinquième femme à recevoir le Goncourt, en vingt ans, et est une des plus jeunes lauréats.