Le roi Mohamed VI a annoncé, dimanche, 17 juillet, que le moment était « arrivé » pour que le Maroc retrouve sa « place naturelle » au sein de l’Union africaine (UA), qu’il avait quittée en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario.
L’indépendance de cette ancienne colonie espagnole, annexée par le Maroc, avait été proclamée par le Front Polisario (Front pour la libération du Sahara occidental et du Rio del Oro), créé en 1973.
Après des années de lutte armée, un cessez-le-feu fut proclamé, en 1991, par le Front Polisario. Une Mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) fut déployée, cette même année, afin de veiller au respect du cessez-le-feu entre le Front Polisario et les Forces marocaines et d’organiser un référendum.
Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame un référendum d’autodétermination. Mais, le plan de l’ONU en vue d’un tel scrutin est bloqué par le Maroc, qui propose comme solution une large autonomie sous sa souveraineté. En revenant dans la famille continentale, le Maroc se fera entendre au même titre que la RASD et les pays qui la soutiennent.
Le roi Mohammed VI ne manque cependant pas de se poser quelques questions à haute voix à propos de la RASD : « L’Union africaine n’est-elle pas en contradiction évidente avec la légalité internationale ? », se demande-t-il, relevant que la RASD, « ce prétendu Etat », n’est membre ni de l’ONU, ni de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), ni de la Ligue arabe. Il relève aussi qu' »au moins 34 pays » membres de l’UE ne reconnaissent pas la RASD.
Et de conclure, confiant : Le Maroc « est confiant dans la sagesse de l’UA pour rétablir la légalité et corriger les erreurs de parcours ». Avec une « neutralité retrouvée », elle pourrait « contribuer d’une manière constructive » à l’émergence d’une solution, estime le roi, soulignant qu' »un processus est en cours sous la supervision du Conseil de sécurité » des Nations-Unies.
Le retour du Maroc au sein de l’organisation panafricaine doit être validé par un vote au sein de la Commission de l’UA. Un vote qui sera une formalité, l’influence du royaume chérifien ne faisant l’objet d’aucun doute et son africanité n’étant pas contestable.
L’ONU, de son côté, a confirmé, jeudi, 14 juillet, le retour progressif du personnel de sa mission au Sahara occidental, à la suite d’un accord avec le Maroc.
Rabat avait expulsé, en mars, la majeure partie des membres civils de la Minurso, soit, plusieurs dizaines d’experts, après une controverse sur des propos tenus par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon concernant le statut disputé du Sahara occidental.
Avec AFP