MAURITANIE : Ratification du protocole sur le travail forcé, un pas vers la liberté

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D’après Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI (Confédération internationale des syndicats), « Les Mauritaniens en situation d’esclavage sont totalement à la merci de leurs maîtres, pour garder les animaux, travailler dans les champs ou s’occuper des tâches domestiques. Les femmes et les filles sont souvent exposées aux mauvais traitements et aux agressions sexuelles. Le gouvernement doit enfin rompre le cycle de la servitude, qui passe de la mère à l’enfant ».

Bien que le gouvernement ait déjà assuré que l’esclavage (notre photo montrant des esclaves en Mauritanie) n’existait plus, les organisations locales de lutte contre l’esclavage, largement, soutenues par les syndicats du pays, affirment que cette pratique est, toujours, répandue et que les personnes qui ont été libérées de l’esclavage restent tout de même en butte à la stigmatisation, à la discrimination et à l’exploitation. Les autorités ont empêché les syndicats d’organiser des activités de sensibilisation, et de nombreux militants de la cause anti-esclavagiste, parmi lesquels, Diram Ould Dah Abeid, sont, toujours, emprisonnés pour avoir dénoncé des personnes influentes qui recouraient au travail servile.

En septembre dernier, la CSI a apporté son concours aux syndicats mauritaniens qui protestaient contre la traite des travailleurs et des travailleuses domestiques victimes de l’esclavage moderne dans les pays du Golfe.

Le ministre du Travail mauritanien a, alors, promis un projet de loi visant à ratifier le protocole, et a ordonné de cesser de délivrer des visas aux travailleurs qui envisageaient de partir en Arabie saoudite. Une révision du programme pour les travailleurs migrants a, également, été annoncée, et quatre agences participant au programme ont été fermées. Cela étant, les demandes de réparation des victimes n’ont pas été prises en compte et les militants qui dénoncent l’esclavage sont, toujours, en prison.

« Cette ratification est un pas dans la bonne direction, toutefois, les autorités mauritaniennes doivent, encore, lutter contre les personnes qui défendent de puissants intérêts particuliers et qui tirent profit de cette effroyable exploitation avant de mettre un terme à l’esclavage une fois pour toutes. Nous demandons, également, à tous les autres gouvernements de ratifier ce protocole et d’engager un combat mondial pour débarrasser notre planète du travail forcé. Plus de 20 millions de personnes sont prises au piège de l’esclavage, notamment, dans les chaînes mondiales d’approvisionnement des entreprises multinationales, c’est pourquoi, il est urgent de lancer une grande campagne internationale pour libérer tous ces travailleurs de l’esclavage moderne », ajoute Sharan Burrow.

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