La politique migratoire de l’Union européenne (UE) sur le continent africain continue d’être un échec retentissant pour l’ensemble du bloc et des Etats-membres.
En effet, incapable de réguler les flux migratoires à ses frontières par elle-même, l’UE sous-traite, depuis des années, la gestion de sa politique migratoire à des groupes armés africains, qui contrôlent des centres de détention régionaux. Une initiative plus que condamnable, aussi bien, sur un plan moral que sur un plan pratique, puisqu’aucune amélioration n’a été observée jusqu’à lors, l’Italie de Giorgia Meloni pouvant largement en témoigner.
D’ailleurs, grâce au lourd financement, car se chiffrant en centaines de milliards d’euros, reçu des nations occidentales, ces milices, initialement, mal structurées, se sont transformées en de véritables organisations criminelles spécialisées dans la torture, les viols, les meurtres et autres abus souvent infligés aux demandeurs d’asile et personnes en situation irrégulière.
Malgré la pléthore d’incidents de violations des droits de l’homme, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité découlant de cette politique anti-immigration, et régulièrement recensés par des organisations internationales, les pays membres de l’UE sont loin de vouloir décélérer la tendance allant même vers un renforcement des moyens alloués pour cette « aide », en réponse à la montée en puissance du radicalisme en Europe.
Insuffisamment dénoncée, cette ingérence sans précédent dans les décisions politiques en matière d’immigration des pays du Sahel, notamment, la Libye et le Niger, est le fait de la vulnérabilité de leur environnement social et/ou politique.
Jusqu’où ira l’impunité de l’UE en ce qui concerne les conséquences néfastes de sa politique migratoire ? Et surtout, osera-t-elle encore sermonner les dirigeants africains en matière de droits de l’homme alors qu’elle en est la principale transgresseuse ?
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)