Après une décennie de présence, la Mission de maintien de la paix des Nations-Unies au Mali, est appelée à faire ses valises. Le bilan de sa présence est négative : la rébellion ne s’est pas éteinte, au contraire, elle a contraint les autorités à faire partir la Force française Barkhane, qui était supposée sécuriser le Nord et le Centre du Mali et aider à enrayer les djihadistes. En retour, les autorités maliennes ont fait venir les conseillers militaires russes ainsi que la Force Wagner qui combattent, actuellement, aux côtés des forces maliennes. La dégradation des relations entre la MINUSMA et Bamako, s’est immédiatement fait sentir. Par solidarité, certains pays européens qui avaient confié des forces à la MINUSMA ont annoncé le retrait de celles-ci, comme l’Allemagne. Le rôle de la MINUSMA étant de plus en plus contesté par les autorités et la population, sa position au Mali est devenue intenable.
Vendredi, 28 avril, des centaines de personnes l’ont fait savoir lors d’un rassemblement au palais de la culture de Bamako à l’appel des groupes politiques et militants locaux proches des autorités de la transition.
« A bas la MINUSMA », « MINUSMA dehors », « libérez notre patrie », tels étaient les slogans scandés par les manifestants. Selon eux, la Mission onusienne n’est pas fiable.
« Cette force de l’ONU est spécialisée dans la manipulation, la division, le manque de courtoisie et les graves accusations en matière de droits de l’homme. Ils sont venus pour deux ans. Depuis combien de temps est-elle là ? Quand on vient avec l’intention de repartir, il faut faire un plan de retrait », explique Jamille Bittar, homme politique de la Coalition M5-RFP, Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques.
Alors qu’ils réaffirmaient leur attachement à la Russie, les manifestants ont menacé d’obtenir le départ de la MINUSMA au forceps en cas de résistance.
« La présence de la MINUSMA n’est plus d’actualité. Nous pensions que la MINUSMA était venue pour sauver le pays. On pensait qu’ils travaillaient en toute transparence. Mais s’ils sont venus au Mali pour autre chose, nous ne sommes plus d’accord avec la présence de la MINUSMA au Mali », raconte une manifestante.
La MINUSMA est présente au Mali depuis 2013. Elle comptait 12 237 militaires et 15 98 policiers au 1er mars.