MONNAIE DE LA CEDEAO : Mise en service en 2020 en lieu et place du F CFA et des autres monnaies

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Tant pis pour les oiseaux de mauvais augure. Ceux qui renvoyaient le projet de création d’une monnaie commune à tous les pays de la CEDEAO aux calendes grecques en ont pour leur grade. Le 21 février, à Accra, la création de cette monnaie a été entérinée. Le processus se fera à plusieurs vitesses. Les pays qui seront prêts l’adopteront immédiatement. Ceux qui ne le seront pas attendront d’être prêts avant de rejoindre le train en marche. Cela voudrait dire qu’en 2020, le F CFA devra mourir de sa propre mort dans les pays membres qui auront rejoint la monnaie de la CEDEAO.

La cinquième réunion de la Task Force présidentielle sur le programme de la monnaie unique de la CEDEAO, s’est, donc, tenue le 21 Février 2018, à Accra, sous la présidence de Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, président de la République du Ghana et co-président de la Task Force présidentielle (notre photo).

Etaient présents à cette session, les membres de la Task Force dont les noms suivent :

– Issoufou Mahamadou, président de la République du Niger, co-président de la Task Force ;
– Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire ;
– Godwin Emefiele, gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, représentant Muhammadu Buhari, président de la République fédérale du Nigeria.

Ont également honoré de leur présence :

– Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République togolaise et président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ;
– Lounceny Nabe, gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée représentant Alpha Condé, président de la République de Guinée, ainsi que, d’autres personnalités au regard de leurs compétences en la matière.

La Task Force présidentielle a adopté le rapport de la réunion du Comité ministériel (incluant les gouverneurs des Banques centrales), tenue le 19 février 2018 à Accra. L’objectif de la réunion du Comité ministériel était de proposer une feuille de route révisée du programme de la monnaie unique prévu en 2020. Ils ont apprécié la qualité des conclusions du rapport ainsi que la pertinence des recommandations formulées par le Comité ministériel.

Les chefs d’Etat membres de la Task Force, après délibérations sur les points inscrits à son ordre du jour, ont réaffirmé leur engagement politique à réaliser la monnaie unique de la CEDEAO en 2020 ;
réaffirmé l’engagement des Etats membres à ratifier et à mettre en œuvre tous les protocoles et conventions de la CEDEAO ;
réaffirmé l’approche graduelle privilégiant un démarrage avec les pays qui respectent les critères de convergence tandis que les autres pourront s’y joindre ultérieurement ;
réaffirmé leur engagement à financer le programme de la monnaie unique par les Etats membres et leurs Banques centrales ;
invité le Comité des gouverneurs et le Conseil de convergence à tenir des rencontres trimestrielles sur l’état de mise en œuvre des activités retenues et à lui rendre, régulièrement, compte lors de ses sessions semestrielles.

Autre innovation de taille : « le recentrage et la réduction des critères de convergence de onze à six », ainsi que, « la création d’un Institut monétaire de la Cedeao en 2018, pour fédérer et rationaliser les multiples institutions existantes », selon le co-président de la Task Force présidentielle, Mahamadou Issoufou, qui accueillera la prochaine réunion, à Niamey, en mai 2018.

La monnaie de la CEDEAO entrera, donc, en service, en 2020, avec des pays comme le Ghana, le Niger, la Côte d’Ivoire, dont le président, Alassane Ouattara, a tenu à lever les ambiguïtés par rapport à ses déclarations sur le F CFA, en affirmant que, dès 2019, son pays aura rempli tous les critères de convergence pour en faire partie.

Tel ne sera, sans doute, pas le cas du Nigeria, embourbé dans de grosses difficultés économiques. Toutefois, le Nigeria par la bouche de son gouverneur de la Banque centrale présent à Accra, a demandé, solennellement, la rupture du cordon ombilical entre les pays membres de la zone franc et le compte d’opération géré par le Trésor français.

C’est donc dire que les choses se bousculent pour la mise en place d’une monnaie commune.

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