« Une grande veillée artistique pour rendre hommage à l’illustre disparu est prévue dans la nuit de mercredi à jeudi », écrit le commissariat général du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) auquel le chanteur participait lorsqu’il est mort en plein spectacle.
« Plus de cent artistes chanteurs et musiciens nationaux et internationaux vont se succéder sur la scène de cette veillée de 21 heures à l’aube », ajoute un communiqué du Femua.
Avant cet hommage, les organisateurs devaient établir le programme des obsèques et le rapatriement du corps en RDC.
Une délégation composée de six personnes, dont la veuve du chanteur, Marie Rose dit maman Amazone, et le gouverneur de sa région natale de Sankuru, le Pr Ulungu Lukata Berthold, est arrivée en milieu de journée à Abidjan en provenance de Kinshasa (notre photo).
Une rencontre était prévue en compagnie de l’ambassadeur de RDC à Abidjan, rentré, précipitamment, du Mali en vue d’établir un programme définitif, avait auparavant déclaré Salif Traoré, dit A’Salfo, le leader du groupe ivoirien, Magic System, promoteur du Femua.
L’information de la mort du musicien était à la Une de tous les quotidiens ivoiriens de lundi.
« Le dernier roi de la rumba se retire de la scène », écrit le journal indépendant Tribune. « Papa Wemba a rangé le micro, hier », selon le quotidien L’Expression. Le journal gouvernemental Fraternité Matin qui a consacré trois pages à l’artiste, barre sa Une, « Décès de Papa Wemba/ L’icône de la musique tombe micro en main ».
Papa Wemba, 66 ans, légende de la musique congolaise, est décédé après un malaise survenu sur scène à Abidjan, dans le quartier populaire d’Anoumabo qui a vu naître Magic System, groupe star de la musique ivoirienne.
Le chanteur avait connu, ces dernières années, quelques ennuis de santé, selon des sources proches des organisateurs du festival.
Les hommages se sont multipliés pour saluer un des chanteurs africains les plus populaires d’Afrique et le prince de la SAPE (Société des ambianceurs et des personnes élégantes), mouvement dont il a été l’un des initiateurs au Zaïre dans les années 70 et qui se caractérise par les plus grandes audaces vestimentaires.
Le Congolais (RDC), Koffi Olomidé, un chanteur de renom de la trempe de Papa Wemba dit « pleurer un grand frère » sur sa page facebook.
« La musique congolaise est décimée, elle a explosé (…) je refuse de croire à la nouvelle » de la mort de Papa Wemba, « un ami très cher », affirme Koffi Olomidé, un adepte de la rumba.
« Souvenir avec Papa Wemba dans un duo de +Ami Oh+ de Manu Dibango. Il avait une voix d’ange », a twitté en anglais la chanteuse béninoise Angélique Kidjo.
A Paris, le ministère français des Affaires étrangères lui a, aussi, rendu hommage lundi.
« Papa Wemba aura marqué l’histoire de la culture congolaise en réinventant la rumba devenue, grâce à lui, un phénomène artistique et musical universel ».
« Avec la création de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes, il a également constitué un phénomène social majeur », a estimé le Quai d’Orsay.
Avec AFP