Le bras de fer gouvernement-enseignants se radicalise au risque de déstabiliser les universités publiques. La crainte d’une année blanche est, déjà, dans les esprits.
Le bras de fer engagé entre le gouvernement et les enseignants des universités publiques du Niger a atteint son paroxysme, à travers les prises de position des deux parties depuis l’adoption par le gouvernement du projet de loi portant réforme du mode de désignation des autorités universitaires, au risque de déstabiliser les universités.
La crise entre le Syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur (SNECS) et leur ministère de tutelle, avec pour motif l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail et, surtout, la poursuite du processus électoral des responsables administratifs des universités, s’est, brusquement, radicalisée avec l’adoption par le gouvernement d’un projet de loi portant réforme du mode de désignation des recteurs et vice-recteurs des universités publiques, lesquels seront, désormais, nommés et non plus élus comme c’est le cas, depuis 25 ans, au Niger (sur notre photo le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Yahouza Sadissou, recevant les dirigeants des universités publiques en juin 2018).
Le projet de texte serait, déjà, transmis au parlement pour adoption.
Pour le gouvernement, cette décision est prise en vue d’améliorer la gouvernance dans les universités publiques et de permettre à l’Etat d’exercer la plénitude de son pouvoir de tutelle.
Dans un communiqué publié vendredi, 8 mars, le SNECS a exigé le retrait dudit projet de loi et entend rester ferme quant à la préservation du droit électif dans les universités publiques, et a envisagé plusieurs actions pour faire aboutir ses exigences.
Pour contraindre les autorités à revenir sur leur décision, les enseignants-chercheurs observent depuis, lundi, 11 mars, une nouvelle grève de cinq jours dans toutes les universités publiques, à l’appel de leur syndicat.
En outre, le SNECS a demandé à tous ses militants de considérer que les cours semestriels étaient réalisés, et de surseoir à tous rattrapages de cours, examens et autres soutenances, étant donné que les retenues sur salaires avaient, déjà, été opérées pour fait de grève.