NIGER : Le Maroc prend l’avantage sur l’Algérie

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Le 12 février dernier, le chef du gouvernement nigérien et ministre de l’Economie et des Finances, Ali Mahamat Lamine Zeine, était, à Rabat, accompagné de ses collègues des ministères des Affaires étrangères et de la Défense pour une visite de travail pouvant déboucher sur un renforcement des liens bilatéraux entre le Maroc et le Niger.

A peine, quelques mois plus tard, la nouvelle du don d’une centrale électrique neuve de 22.5 megawatts par les autorités marocaines à leurs consoeurs nigériennes vient confirmer la réussite de cette visite, traduisant la volonté concrète de Mohammed VI et d’Abdourahamane Tiani de devenir partenaires, notamment, après l’initiative marocaine de désenclaver les pays de l’AES.

Mais, cette évolution des relations maroco-nigériennes ne plaît pas à tous, notamment, à l’Algérie, qui, de son propre chef, avait voulu initier une médiation après le coup d’état du 26 juillet. Le fait qu’Alger ait été désavouée par Niamey, et ensuite, zappée par Bamako, dans les négociations paix au Mali, a mis à mal sa crédibilité sur le plan diplomatique en Afrique. 

Si bien que les autorités algériennes se sont senties obligées de réagir en voyant le Niger, auprès duquel elles ont en vain tenté de se positionner, se diriger vers leur rival maghrébin. La première approche diplomatique employée par Alger ayant été couronnée par un échec, Abdelmadjid Tebboune pourra-t-il sauvegarder un semblant de relation avec son homologue du Niger ?

Une piste serait, par exemple, la mise en place d’un traitement humanitaire des migrants subsahariens, qui arrivent clandestinement à ses frontières, et sont, systématiquement, refoulés, voire, abandonnés dans le désert. Ce qui avait obligé Niamey à convoquer l’ambassadeur algérien au Niger pour dénoncer cette situation.

Il reste maintenant à savoir si Alger a effectivement décidé de revoir son approche sur la question. Toujours est-il que, pendant ce temps, Rabat continue à prendre de l’avance sur sa concurrente maghrébine, qui, pour le moment, a tout faux sur le dossier de la prise d’influence dans la région stratégique du Sahel.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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