NIGERIA : Bola Tinubu s’enfonce dans la malgouvernance

Date

Souvent associé à la controverse, le président, Bola Tinubu, fait de moins en moins l’unanimité dans son pays. Il vient d’acquérir un Airbus A330 d’une valeur de plus de 100 millions de dollars (plus de 50 milliards de F CFA), alors que plus de 26.5 millions de ses concitoyens font face à la malnutrition. Conséquence : il a eu droit à un copieux lynchage de la part de l’opinion publique nigériane, cet homme d’affaire arrvé comme par hasard à la tête de l’Etat qu’il gère complètement à l’envers.

Mais, les Nigérians ne sont pas au bout de leur peine, étant donné qu’il est fort probable que leur président soit obligé de dépenser des dizaines de millions de dollars supplémentaires dans les temps à venir. Il y a quelques semaines, leurs autorités ont été alertées de la saisine à l’étranger de trois avions présidentiels dans le cadre d’un litige avec l’entreprise chinoise Zhongshan. 

A l’origine, l’Etat d’Ogun, situé dans le Sud-Ouest du pays, avait conclu un accord avec ladite société en 2007 pour la construction d’un vaste parc industriel. Après que le deal eut été soudainement rompu, les Chinois ont décidé de faire valoir leur droit devant un tribunal arbitral, et ont obtenu gain de cause, soit, une compensation de 74.5 millions de dollars. 

Face au refus du gouvernement d’Abuja de s’acquitter de la dette, certains de ses actifs à l’étranger ont logiquement été saisis. Si Bola Tinubu a même pu honorer à l’invitation d’Emmanuel Macron du 20 août dernier, c’est grâce à la volonté de Zhongshan de régler cette affaire, vieille de plus de 17 ans. En d’autres termes, que son argent lui soit rapidement payé.  

Ce n’est qu’ainsi qu’elle fera lever la saisine des autres actifs nigérians confisqués, dont un Bombardier 6000 (au Canada), un Falcon Dassault 7X et un Boeing 737 (en France), et des biens immobiliers (en Angleterre). La facture s’élève, donc, au total à plus de 174.5 millions de dollars pour Bola Tinubu, qui  devra ré-expliquer aux Nigérians sa définition de la bonne gouvernance.

Il est difficile d’entrevoir quelle urgence le président nigérian avait à effectuer une telle dépense, surtout, dans le contexte socio-économique actuel. Après une première année de mandat désastreuse sur tous les plans, l’homme d’affaires, devenu chef d’Etat, ne donne aucunement l’impression de vouloir rectifier le tir pour sa deuxième année.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier