Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, ont convoqué le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, dont l’armée et les services de renseignement, sont incapables de réduire la menace terroriste représentée par le mouvement Boko Haram.
A première vue, les trois pays occidentaux font honneur à leur statut de membres permanents du Conseil de sécurité, prêts à résoudre toutes sortes de problèmes, où qu’ils se posent, dans le monde. Mais, n’en profitent-ils pas pour tirer les ficelles, comme c’est le cas au Mali et en Centrafrique ? Pire, ne viennent-ils pas éteindre le feu qu’ils ont allumé, comme semble être le cas de Boko Haram ?
C’est, jeudi 22 mai, à 11h00, heure de Yaoundé, que l’avion du président du Tchad, Idriss Déby Itno, s’est immobilisé, sur le tarmac de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Son homologue, Paul Biya, est, lui-même, au bas de la passerelle, pour lui faire l’accolade, avant un premier tête à tête, au salon présidentiel de l’aéroport. Cette « visite d’Etat et d’amitié » du président tchadien, la troisième, depuis la réélection, en octobre 2011, de Paul Biya, a pris, les Yaoundéens et les Yaoundéennes, de court : embouteillages monstres et surprises à cause de la coupure intempestive (et non planifiée) des routes pour d’éternelles raisons de sécurité, désorganisation des administrations, les fonctionnaires étant invités à suivre le mouvement provoqué par l’arrivée (presqu’inopinée) du président tchadien, etc. Tous les ingrédients étaient réunis, pour faire passer une sale journée aux habitants de la capitale politique.
Cinq jours, après la tenue du Sommet de l’Elysée sur Boko Haram, samedi 17 mai, à laquelle, Idriss Déby Itno a participé, aux côtés de son aîné du Cameroun, mais aussi, du Nigérian, Goodluck Jonathan, du Nigérien, Mahamadou Issoufou, du Béninois, Yayi Boni, à l’invitation du Français, François Hollande, même si Boko Haram est devenu le danger public numéro un, dans la sous-région, qu’est-ce qui pouvait, bien, motiver un tel empressement ?
Le Sommet du 17 mai, à Paris, a fait l’objet, on le sait, de beaucoup de controverses. Convoqué par le président français, il infantilisait cette coopération Nord-Sud, même s’il mettait, autour d’une table, cinq chefs d’Etat africains, sous la menace terroriste du même mouvement. On a eu le sentiment que, s’ils ont tous couru, à Paris, c’est parce qu’ils ont été incapables de résoudre ce problème de politique intérieure, chez eux. Ce qui n’est pas tout à fait exact, la coopération dans le domaine du terrorisme existant, bien, par exemple, entre le Nigeria et le Cameroun, comme on l’a vu, dans la zone de Bakassi (frontière maritime entre le Nigeria et le Cameroun) où les actes de terrorisme et de grand brigandage, ont totalement cessé, depuis trois ans. Grâce à l’action concertée des deux Etats. D’autre part, alors qu’ils sont impliqués dans la lutte contre le terrorisme, les organismes sous-régionaux, comme la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), n’ont guère été conviés à prendre part à cette Assise. Simple oubli ? Si oui, pourquoi, alors, avoir invité l’Union européenne pour parler d’une question africaine, en l’absence de l’Union africaine (UA) qui aura été superbement ignorée ? Visiblement, l’Elysée a été mal inspirée. Mais passons.
Le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, lui-même, est au centre d’un débat politique, par rapport, à son souhait de se représenter, à l’élection présidentielle de février 2015. Même les ténors de son parti, comme, l’ancien général-président et fondateur du PDP (People’s Democratic Party), Olusegun Obasanjo, l’ont invité à renoncer à cette ambition suicidaire pour le pays. Conséquences : Jonathan poursuit deux lièvres, à la fois, sans être sûr d’en attraper un seul. Autrement dit, alors que son par ti connaît une hémorragie, sans précédent, de ses principales élites, qui ont la capacité de faire et de défaire un président, au profit du par ti adverse, l’APC (All Progessives Congress), né en mai 2013, à la suite de la fusion de trois formations politiques (Congress for Progessive Change, All Nigeria People’s Party, et Congress Nigeria), Boko Haram en a profité pour prospérer, dans un environnement où la corruption des hauts gradés de l’armée et de l’administration, n’est pas du genre à favoriser une mobilisation des énergies, au nom de l’intérêt supérieur de la nation.
Goodluck Jonathan a attendu, pratiquement, trois semaines, après le rapt des 270 jeunes lycéennes de Chibock, pour sonner l’alarme. Jusqu’à la dernière minute, une partie de son état-major militaire était contre l’intrusion des forces occidentales, dans les affaires intérieures du Nigeria. Cette partie de l’armée se demande si ce serait une bonne chose que le Nigeria fasse appel aux experts militaires et du renseignement américains, alors que Boko Haram bénéficie des financements sous contrôle des Etats-Unis ?
En effet, des câbles de Wikileaks livrent des révélations troublantes sur la tragédie que connaît, actuellement, le Nigeria. Tout part de la peur de voir ce pays, un géant peuplé de plus de 170 millions d’habitants, récemment, devenu première puissance économique du continent, devant l’Afrique du Sud, supplanter les anciennes puissances coloniales, à savoir, la Grande Bretagne et la France, dans leur zone traditionnelle d’influence, en Afrique de l’Ouest et du Centre. A cet égard, la création de l’ECOMOG (Economic Community of West African States Monitoring Group), un groupe du reste, moins impliqué dans l’économie que dans la guerre, et qui avait été au cœur de la pacification du Liberia, dont on connaît la proximité avec les Etats-Unis, a fortement poussé, le président George W. Bush, à mettre, sur pied, en 2004, l’ACRI (Africa Crisis Response Initiative). Objectif non dissimulé de l’ACRI : faire contrepoids à l’ECOMOG, et ne pas lui permettre de s’implanter, durablement, au Liberia, pour ne pas contrarier les intérêts stratégiques des Etats-Unis, dans ce pays, et dans la sous-région.
Dans leur évaluation prospective, les Etats-Unis notent que le Nigeria, dans les années 70 et 80, a soutenu des guerres de libération des pays d’Afrique australe. C’est pour contrecarrer ce dessein que l’ACRI, plus tard, a tiré profit des tensions croissantes, entre sectes, au Nigeria, et recruté, avec l’aide de la CIA, de jeunes islamistes, qu’elle a formés au terrorisme, dans des sites d’entraînement ad hoc. Un câble Wikileaks, du 29 juin 2009, prédisait l’attentat dévastateur de Boko Haram, qui a eu lieu, deux mois, plus tard. L’Arabie Saoudite avait formé des « rebelles » libyens, qui, à leur tour, ont formé des « rebelles » maliens, qui, ont formé ceux de Boko Haram.
Un autre document de Wikileaks a dévoilé que la société d’espionnage, SS8, a élaboré un cheval de Troie capable de pénétrer les ordinateurs et téléphones (iPhone, Blackberry, Android, etc), ce qui permet un contrôle minutieux, aussi bien, des terroristes, que du gouvernement nigérian. On a pu, ainsi, publier, sur internet, des données personnelles (adresses, coordonnées bancaires, numéros de téléphone) de politiciens nigérians et même de membres des services secrets, ce qui a, naturellement, constitué un précieux instrument pour Boko Haram.
Par ailleurs, Wikileaks a permis d’identifier l’ambassade des Etats- Unis, au Nigeria, comme base, pour des actes subversifs de grande portée, dans le pays, incluant, naturellement, la mise sur écoute des membres du gouvernement nigérian, mais aussi, l’espionnage financier de Nigérians de premier plan, ainsi que, le soutien et le financement de groupes subversifs et le chantage exercé contre des politiciens de premier plan, pour les contraindre à agir, conformément, aux intérêts des Etats-Unis.
Après l’ACRI, en 2004, George W. Bush a créé AFRICOM (Commandement US en Afrique), en 2008, avec bout but, d’endiguer l’influence nigériane, mais, surtout, chinoise. AFRICOM a le Nigeria, dans son viseur, dans sa volonté d’instaurer la Pax Americana. Depuis l’attentat d’Abuja, le 1er octobre 2010, le Nigeria vit sous la poigne de fer d’une révolte de plus en plus étendue, caractérisée par un grand nombre d’attentats et d’attaques qui font beaucoup de victimes et dont Boko Haram endosse la responsabilité.
Un nombre important de Nigérians prévoient, déjà, une longue guerre, voire, même, une partition du pays, en deux. La NIC (National Intelligence Council) des Etats-Unis, est même allée jusqu’à fixer, à l’année 2015, c’est-à-dire, dans quelques mois, la partition pure et simple du Nigeria. L’objectif de déstabilisation serait, donc, calculé de façon à affaiblir, le Nigeria, par une crise intérieure insaisissable, d’ici à 2015, date des prochaines élections. D’ici, là, le climat socio-politique sera, tellement, chaud que l’élection présidentielle attendue, en février 2015, n’aura pas lieu, ce qui suscitera une vague de grandes contestations, ou aura lieu, mais, pour conduire à l’effondrement du pays. Le pays sera, alors, mûr pour faire l’objet, soit, d’une intervention militaire du type coup d’état, soit, d’une partition du pays entre un Nord vraisemblablement musulman, où Boko Haram annonce, depuis des années, sa volonté de créer un Etat islamique qui obéirait aux principes de la charia, et un Etat du Sud, chrétien. Cela dit, quid des richesses pétrolières du pays qui, dans l’ensemble, se situent dans la partie Sud du pays.
La nature, apparemment, insaisissable de Boko Haram a fait naître, beaucoup, d’interrogations chez le Nigérians. Pourquoi ce mouvement n’a-t-il, jamais, affiché son visage, en dehors, de cet illuminé de Mohamed Shekau qui, vraisemblablement, est beaucoup plus une marionnette qu’autre chose ? Pourquoi Boko Haram s’obstine-t-il à refuser toutes les offres de dialogue du gouvernement ? Comment parvient- il à commettre, si facilement, ses attentats, et pourquoi ne laisse-t-il, jamais, aucune trace pouvant mener jusqu’à lui ? Comment un rassemblement d’hommes, essentiellement, sans formation, ni expérience, a-t-il pu se transformer, du jour au lendemain, en une organisation capable de concevoir, de fabriquer et de poser, dans des bâtiments et véhicules, des bombes, valant des dizaines de milliers de dollars, et de commettre des attentats, dans plusieurs endroits du pays, à la fois ?
Etre capable d’opérations, aussi, sophistiquées, implique de disposer d’un système de commandement et de contrôle qui, malgré tous les efforts, pour le garder caché, ne le restera pas, toujours. Mais comment Boko Haram a-t-il pu anéantir tous les efforts conjugués des forces de sécurité, pour découvrir et empêcher ses activités ? La Greenwhite Coalition a découvert que Boko Haram n’était qu’un sous-marien de la CIA coordonné par l’ambassade des Etats-Unis au Nigeria. Depuis, longtemps, la CIA a installé, le long des frontières perméables du Tchad, du Niger et du Cameroun, des camps d’endoctrinement et de formation. Des adolescents pauvres, désorientés et déboussolés, y sont formés à la révolution, au nom d’Allah, pour instaurer, au Nigeria (où règne l’ordre de la drogue, de l’alcool et la corruption), un ordre islamique plus juste. Les officiers de la CIA impliqués, dans ce projet, se tiennent, prudemment, dans l’ombre et laissent le travail concret, dans les camps, à des surveillants originaires du Proche-Orient, spécialement, recrutés, à cet effet. Après plusieurs mois de formation (endoctrinement, maniement d’armes, tactiques de survie, techniques de surveillance et de fuite), les jeunes attendent, prêts à inter venir, à la prochaine phase des opérations. Celle-ci consiste à se familiariser, avec les prochains objectifs, déjà, élaborés, à l’ambassade. Si ce sont des bâtiments qui sont visés, les armes et le matériel requis sont conservés, dans des demeures sûres. L’éclatement du Nigeria planifié, en 2015, n’est, donc, pas une vue de l’esprit. Il est inscrit, sur des tablettes, les plus secrètes de la CIA, avec comme point d’appui, l’ambassade des Etats-Unis, au Nigeria.
Comme, par hasard, Terence P. MacCulley, l’ambassadeur actuel, au Nigeria, est, aussi, l’un des architectes de l’ACRI, créée pour diluer l’influence de l’ECOMOG. Le second emploi de MacCulley, est celui de coordinateur de la politique étrangère d’AFRICOM, une position qui lui permet de favoriser, au plan diplomatique, l’entrée de l’AFRICOM, au Nigeria. Selon la Greenwhite Coalition, son principal mandat d’ambassadeur, au Nigeria, est de coordonner les activités de l’administration US, en utilisant la couverture commode de l’ambassade.
Sait-on que le rapport secret de la NIC relatif à la désintégration du Nigeria, qui n’a été dévoilé qu’en partie, contient, dans sa version intégrale, tous les détails du projet américain, pour atteindre ce but ? Il en est de même de tous les détails de l’attentat contre le bâtiment des Nations-Unies, à Abuja, sur ses exécutants et son mode opérationnel. On ne devrait pas avoir des doutes sur la véritable mission des prétendus experts étrangers venus « enquêter » sur l’attentat. Sont-ils, vraiment, venus faire cette enquête et fournir les détails de leurs découvertes aux autorités nigérianes, ou bien, plutôt, comme on a tendance à croire, à supprimer les preuves pour dissimuler les véritables commanditaires de l’action ? La Greenwhite Coalition, qui a choisi les couleurs du Nigeria, pour défendre les intérêts supérieurs de la nation nigériane contre les projets des Etats-Unis, visant à détruire le Nigeria, annonce d’autres révélations, dans un prochain rapport, en cours, de confection. Washington n’a qu’à bien se tenir. « Agissez dans l’ombre. On vous ramènera à la lumière », est-il écrit quelque part dans la Sainte Bible.
Ce double jeu des Américains fait débat au Nigeria. Au regard de sa dangerosité, bon nombre de hauts gradés de l’armée nigériane, étaient contre le principe d’aller au Sommet sur Boko Haram, à Paris, et aussi, contre l’envoi des experts militaires et des renseignements américains, français et britanniques, opérer, avec toutes les autorisations requises, dans le pays. Car, pour eux, ce sont des pyromanes qui se transforment en sapeurs pompiers. Le Nigerian Tribune de Lagos, a rapporté, le 12 février 2012, que la Sûreté du Nigeria, a travaillé avec des organismes locaux et internationaux, dans le suivi du financement de Boko Haram. Boko Haram qui signifie, « l’éducation occidentale est interdite », a reçu un financement d’organisations proches d’Al Qaïda basés, au Moyen-Orient, ainsi que, d’une organisation basée, en Grande Bretagne, connue sous le nom de Fonds d’Al-Muntad. Selon certaines sources, les liens de Boko Haram avec AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), auraient ouvert la voie à un financement par des groupes au Royaume-Uni et en Arabie Saoudite, dont l’Islamic World Society. Selon ces sources, « le groupe Boko Haram est, à l’origine, conçu sur le modèle des Talibans, en Afghanistan, et aurait l’intention de reproduire la situation, en Afghanistan, à travers le Nigeria ». Cela explique pourquoi l’une des bases originelles de Boko Haram, dans l’Etat de Yobe, aurait été, initialement, dénommée, « Afghanistan », avant sa démolition, en 2004. Ainsi, donc, le gouvernement britannique abrite des institutions qui financent, ouvertement, le terrorisme, au Nigeria. En même temps, il n’hésite pas à s’inscrire dans le processus de lutte contre ces organismes terroristes, tel que défini, à Paris, le 17 mai 2014. Mieux, il va même accueillir, la prochaine rencontre sur ce sujet, ce mois de juin, à Londres, destinée à faire le suivi des résolutions prises, à Paris. Quelle comédie !
De son côté, la France entretient, tout aussi, une position ambiguë, à l’endroit des bailleurs de fonds du terrorisme international. Déjà, on a, souvent, trouvé limite limite, les relations de Paris avec le Qatar qui fut le financier principal de la destruction de la Libye et de l’assassinat du colonel Kadhafi. Les socialistes disent, volontiers, que la politique de l’ère-Sarkozy n’est pas la leur. Bien. Mais qu’en est-il des zigzag de François Hollande ? On ne sait pas, exactement, sur quel pied il danse. D’un côté, il prétend lutter contre la secte Boko Haram en organisant un sommet international, à Paris, avec les chefs d’Etat africains concernés, et de l’autre, il est l’un des premiers soutiens de l’Arabie Saoudite, qui est le principal financier de la secte islamique. Un double jeu surprenant quand on sait que la France vend, massivement, des armes, à l’Arabie Saoudite, et a soutenu les filières terroristes, en Syrie, et a envoyé, des agents, à Homs, combattre auprès des rebelles islamistes. Question à 35 euros (seulement) à François Hollande : peut-il, d’un côté, efficacement, mener la lutte contre le terrorisme et de l’autre, soutenir et vendre des armes aux Etats qui le financent ? La lutte contre le terrorisme n’est-elle qu’un épouvantail masquant d’autres intérêts plus géopolitiques et miniers comme on s’en rend bien compte au Mali et en Centrafrique ?
Revenons à la visite, à Yaoundé, le 22 mai, d’Idriss Déby Itno. A l’instar des pays occidentaux dont le double jeu est manifeste, au Nigeria, le président tchadien est, aussi, accusé d’être, à la fois, pyromane et sapeur pompier, en Centrafrique, dont la rébellion de la Séléka, sponsorisée par ses bons soins, a conduit à faire de ce pays, un Etat-néant, où tout est à reconstruire. Ce même Déby Itno est celui qui avait mis, au pouvoir, en mars 2003, François Bozizé, après avoir chassé, grâce au concours de l’armée tchadienne, Ange-Félix Patassé, un chef d’Etat démocratiquement élu. Qu’est-il venu dire à Paul Biya, à la demande de Washington et Paris dont il a, souvent, servi de sous-marin ? Que le Cameroun accepte d’accueillir, comme le Nigeria et le Tchad, des soldats américains, sur son sol, pour mieux contrecarrer les actions de Boko Haram. Un véritable jeu de dupes dans la mesure où Boko Haram mange et boit dans la main des Américains. Idriss Déby Itno se moque-t-il de son grand-frère, Paul Biya, qui est de vingt ans son aîné, et qui lui a, immédiatement, opposé une fin de non recevoir à cette demande loufoque ?
On sait que 80 militaires américains ont été déployés, au Tchad, entre le 17 et le 20 mai, dans la plus grande précipitation, dans le cadre des recherches de lycéennes enlevées, au Nigeria, en avril 2014. Dans une lettre envoyée au Congrès, Barack Obama affirme que « ces soldats soutiendront les opérations de renseignement, de surveillance et de vols de reconnaissance pour des missions au-dessus du Nord du Nigeria et des régions voisines ». « La force restera au Tchad jusqu’à ce que ce soutien dans la résolution de la situation liée au kidnapping, ne soit plus nécessaire », a-t-il ajouté.
Il y a un précédent, dans la sous-région, au Nord-Est du Centrafrique, où une centaine de militaires américains, lourdement dotés en armement et en matériels de télécommunications sophistiqués de toutes sortes, dit traquer le leader ougandais de la LRA, Joseph Kony, depuis plusieurs années, avec le résultat qu’on connaît. Non seulement, Kony continue de faire la pluie et le beau temps, dans cette partie du pays, à la barbe des soldats américains, mais il serait, même, en train d’initier son fils, pour pouvoir lui succéder. Alors, de quelle traque, de Boko Haram, à par tir du Tchad ou du Cameroun, les Américains parlent-ils ? C’est une fable qu’on devrait raconter aux enfants avant de les mettre au lit.