« Sa place est à la cuisine, dans le salon et l’autre chambre », a-t-il lancé, sans rires, à Berlin, au côté de la chancelière, Angela Merkel, complètement, ébahie, en réponse à une question sur une interview de son épouse, Aisha Buhari, à la BBC, et dans laquelle elle menace de ne pas soutenir sa réélection en 2019.
« J’espère que ma femme se souvient que j’ai été (candidat) trois fois (à la présidence), et c’est à la quatrième que j’ai réussi (…) ; je revendique des connaissances supérieures aux siennes et à celles du reste de l’opposition car j’ai gagné », a-t-il dit.
Dans un entretien à la BBC, Aïsha Buhari (sur notre photo avec son président de mari), première dame du Nigeria, a laissé entendre que de hauts responsables nommés par son mari « n’avaient pas de mission, de vision » de ce qu’il faut faire pour le Nigeria.
Elle affirme, aussi, qu’il ne connaît pas « 45 à 50% d’entre eux », sous-entendant que le président était sous l’influence d’un petit groupe de personnes n’agissant pas dans l’intérêt du pays.
« Si ça continue comme ça, je ne ferai pas partie d’un mouvement » pour sa réélection, a-t-elle dit à la BBC.
Surnommé « Baba go slow » pour sa propension à prendre tout son temps avant toute décision, Muhammadu Buhari a, depuis, été critiqué pour sa politique économique, le pays ayant plongé dans la récession, fin août, après deux trimestres consécutifs de croissance négative marqués par des attaques sur ses installations pétrolières, la chute des cours de l’or noir, une inflation galopante et des taux d’investissements étrangers, historiquement, bas. Conséquence, l’Afrique du Sud a, logiquement, repris sa place de première économie du continent, mettant entre parenthèses, la fierté des 180 millions de Nigérians.