« Un mandat d’arrêt a été délivré afin de l’obliger à comparaître devant la cour », a déclaré le juge, Ibrahim Buba, de la Haute Cour fédérale, en réponse à une demande du parquet.
Surnommé « Tompolo », M. Ekpemupolo est un des dirigeants les plus connus du Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger (MEND), la région du Sud du Nigeria d’où provient la majorité du pétrole du premier producteur d’Afrique.
Il a mené de nombreuses attaques contre des installations pétrolières et des enlèvements de travailleurs du secteur, dans les années 2000, avant que le gouvernement ne mette fin aux violences par le biais d’une amnistie, en 2009.
Quelque 30.000 rebelles ont bénéficié du programme, déposant leurs armes contre des revenus destinés à la formation et la reconversion.
« Tompolo » a eu droit, après l’amnistie, à des contrats très lucratifs, avec l’Agence nigériane d’administration maritime et de sécurité (NIMASA) prévoyant qu’il rende « certains services », a déclaré le procureur, Festus Keyamo.
De nombreux ex-rebelles ont obtenu des contrats avec le gouvernement pour assurer la sécurité des installations pétrolières et gazières, notamment, les pipelines, souvent, vandalisés.
Le procureur n’a pas voulu donner plus de détails sur les contrats signés par l’ancien chef rebelle avec la NIMASA dont la mission est d’assurer, notamment, la sécurité maritime. Mais, a-t-il déclaré, « cet accord a été utilisé comme couverture pour voler de l’argent ».
Au total, 14 chefs d’accusation pour vol et blanchiment d’argent, entre 2012 et l’an dernier, pèsent contre « Tompolo », pour un total d’un peu plus de 175 millions de dollars (161 millions d’euros).
En tout, dix accusés doivent comparaître, dont un ancien patron de la NIMASA, dans le cadre de cette affaire. Le juge Buba a renvoyé la suite du dossier au 8 février.
Le président nigérian, Muhammadu Buhari, élu, l’an dernier, a promis de lutter, activement, contre la corruption dans la première puissance économique d’Afrique, où des milliards de dollars sont siphonnés, chaque année, des caisses de l’Etat.
Les violences dans le Delta du Niger avaient fait chuter la production pétrolière de 2,6 millions de barils, par jour, à moins d’un million entre 2006 et 2009.
Avec AFP