NOUVELLE-CALEDONIE : L’autodétermination sinon les troubles ne cesseront jamais

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En France métropolitaine, personne n’en parle. Même pas le parti communiste qui s’est beaucoup policé. Dans le discours de ses dirigeants, on n’entend plus parler de décolonisation. Le mot est devenu tabou. Au Parti socialiste ou ce qui en reste, on est enfermé par les Accords de Matignon sous Michel Rocard. Le constat est là aujourd’hui : quelques reportages dans les journaux uniquement quand le caillou brûle. La mise en examen et l’incarcération d’une dizaine de figures indépendantistes de Nouvelle-Calédonie dans l’Hexagone, et à Nouméa, n’a pas arrangé les choses. Les violences comme il y a un mois, ont repris de plus belle, les camarades des militants incarcérés demandant leur «retour immédiat» ainsi que leur «libération».

Dans son numéro 533-534 de juin-juillet 2024, Afrique Education a titré sur ce conflit en Une, « Nouvelle-Calédonie : Vers une indépendance inéluctable ». Le numéro en question qui apporte une lumière sur les raisons de l’escalade dans ce Territoire d’Outre-Mer (TOM) est en vente chez les marchands de journaux, ainsi que, sur la boutique en ligne du magazine (www.afriqueeducation.com).

La France n’a plus d’homme politique de la trempe du général de Gaulle. Le président, François Mitterrand, avec son ministre de la Nouvelle-Calédonie, Edgard Pisani, avait bien accordé l’indépendance à ce TOM en 1985. Mais, Jacques Chirac et son parti politique, le Rassemblement Pour la République (RPR), dans l’opposition, étaient suffisamment forts pour empêcher cette indépendance nouvellement acquise par la Nouvelle-Calédonie. Si cette initiative était venue de la droite, elle aurait abouti car la Gauche ne s’y serait pas opposée. Mais, venant de la droite qui n’a jamais décolonisé ou quand elle l’a fait de façon forcée comme en Afrique, elle est partie pour mieux rester en installant des politiques comme la Françafrique, cette indépendance ne pouvait aboutir. D’où les Accords de Matignon sous le premier ministre, Michel Rocard, qui font tourner en rond l’avenir de l’île jusqu’à ce jour.

La France a besoin d’ un homme politique courageux, qui puisse engager ce territoire dans un processus le menant à l’indépendance. Une telle démarche suppose la prise en compte de tous les aspects de la vie des Français qui résident sur cette île et qui n’aspirent pas à devenir des Calédoniens indépendants de la France. La France perd du temps en repoussant (par lâcheté) cette éventualité car celle-ci finira par s’imposer, et plus on la recule, plus cela coûte cher au pays. Les violences depuis le mois dernier se chiffrent à plus de 1,5 milliard d’euros. On ne sait pas encore qui va payer quoi, comment, à qui. Cette incertitude continuera tant qu’aucune clarification de l’avenir de l’île dans le sens voulu par les indépendantistes tardera à être faite.

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