Même pas peur ! Après Washington, il y a un an, Téhéran suspend, aussi, certains de ses engagements de l’Accord nucléaire iranien et lance un ultimatum aux signataires. On revient, en quelque sorte, à la case départ, c’est-à-dire, la période de tension avant signature de cet accord qui caractérisait les relations entre l’Iran et les principales capitales occidentales.
Pour l’instant, l’Iran a fait le choix de ne plus limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi, comme il s’y était engagé au titre de l’accord international de 2015 sur son programme nucléaire.
Téhéran a fait le choix de cesser d’appliquer « certains » de « ses engagements » pris dans le cadre de cet accord international sur son programme nucléaire en 2015, indique le ministère des Affaires étrangères iranien dans un communiqué, mercredi, 7 mai.
Selon le ministère, la décision a été notifiée, officiellement, en début de matinée, à Téhéran (Iran), aux ambassadeurs des pays restant parties à cet accord : l’Allemagne, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie. Il y a exactement un an, les Etats-Unis se sont retirés de ce pacte, rétablissant des sanctions économiques envers l’Iran suspendues avec l’application de l’accord.
L’Iran a fait preuve jusque-là de « patience », mais, la République islamique juge, désormais, « approprié de cesser d’appliquer certains des engagements et mesures volontaires » qu’elle a prises dans le cadre de cet accord, a ajouté le ministre des Affaires étrangères iranien, dans des propos retransmis par la télévision d’Etat.
Néanmoins, « l’Iran ne se retirera pas » de cet accord, a insisté le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Téhéran a, pour l’instant, décidé de ne plus limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi, comme il s’y était engagé au titre de l’accord international de 2015, a, également, indiqué, de son côté, le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien. Téhéran donne, également, « 60 jours » aux pays restant parties à ce pacte pour « rendre opérationnels leurs engagements en particulier dans les secteurs pétrolier et bancaire », sous peine de voir l’Iran renoncer à appliquer d’autres de ses engagements, a ajouté le Conseil.
Conclu à Vienne, en juillet 2015, et validé par une résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies, l’Accord sur le nucléaire iranien a permis à Téhéran d’obtenir une levée d’une partie des sanctions internationales visant l’Iran. En échange, le pays avait accepté de limiter, drastiquement, son programme nucléaire, et s’est engagé à ne jamais chercher à se doter de l’arme atomique.
L’annonce iranienne intervient dans un climat de tensions exacerbées avec les Etats-Unis. Le Pentagone a annoncé dépêcher plusieurs bombardiers B-52 dans la région du Golfe. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a fait, mardi, 7 mai, une visite surprise à Bagdad, affirmant disposer d’informations indiquant « une escalade des activités de l’Iran ». Ce dernier a accusé Téhéran de préparer des « attaques imminentes » contre les forces américaines dans la région.
La rengaine américaine habituelle ? On se souvient des fameuses preuves brandies aux télévisions du monde entier par son prédécesseur, le général, Colin Powell, tendant à prouver la culpabilité de Saddam Hussein, qui était accusé par Washington de détenir des armes de destruction massive. Pourtant, il n’en était rien. Le bon général africain-américain (toute honte bue) ne faisait que mentir par procuration pour rendre possible l’attaque que préparait son mentor de président, George Bush, contre le paisible peuple irakien. On voit, aujourd’hui, le bilan de ce désastre dans la sous-région.
L’histoire va-t-elle se répéter ?