OUGANDA : L’ex-guérillero investi pour un cinquième mandat consécutif

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« Moi, Yoweri Kaguta Museveni (notre photo), je jure au nom de Dieu tout puissant que je remplirai fidèlement mes fonctions de président de l’Ouganda, que je ferai respecter, préserverai, protégerai et défendrai la Constitution, que je respecterai les lois de l’Ouganda, et que je veillerai au bien-être des Ougandais », a-t-il déclaré, en lisant le serment d’allégeance derrière une vitre pare-balles.

Sa prestation de serment a été saluée par une salve de 21 coups de canon, alors que des avions de chasse s’élançaient pour une parade aérienne, au Kololo Airstrip, une ancienne piste d’aviation transformée en parc de l’Indépendance, où était réunie une large foule.

Yoweri Museveni, 71 ans, au pouvoir depuis 1986, a été réélu, dès le premier tour, avec 60,62% des voix, lors de la présidentielle du 18 février. Le scrutin s’était déroulé, selon des observateurs internationaux, dans une « atmosphère d’intimidation » imposée par le régime. L’opposition avait dénoncé des fraudes massives.

Son principal opposant, Kizza Besigye, qui avait, officiellement, obtenu 35,61% des voix, lors de cette présidentielle, mais, en avait contesté le résultat, avait procédé, mercredi, soit, la veille de cette investiture, à une prestation de serment alternative, juste avant d’être, une nouvelle fois, arrêté par la police.

Ce jeudi, jour d’investiture, comme cela avait été le cas le jour du scrutin, l’accès aux réseaux sociaux a été bloqué par le gouvernement, qui a mis en avant des « raisons de sécurité » pour justifier la mesure.

De nombreux chefs d’Etat africains étaient présents à cette cérémonie, comme le Sud-africain, Jacob Zuma, le Kényan, Uhuru Kenyatta, le Tanzanien, John Magufuli ou le Soudanais du Sud, Salva Kiir. Aucun pays occidental n’avait envoyé de délégation.

Yoweri Museveni était, aussi, entouré de plusieurs chefs d’Etat au pouvoir depuis plusieurs décennies : Robert Mugabe (Zimbabwe, 36 ans), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale, 37 ans en août), Idriss Deby Itno (Tchad, 25 ans) et Omar el-Béchir (Soudan, 27 ans en juin).

La présence de M. Béchir a valu à l’Ouganda les critiques d’organisations de défense des droits de l’Homme. Celles-ci ont estimé qu’en tant que signataire du Statut de Rome, qui a fondé la Cour pénale internationale (CPI), il était de son devoir d’arrêter le président soudanais et de le remettre à cette dernière.

Dans une allocution après la prestation de serment, l’ex-guérillero a ironisé en critiquant, sévèrement, la CPI et les pays occidentaux : « Nous avons perdu tout intérêt dans la CPI. Nous avons d’abord soutenu la CPI, mais, nous avons réalisé que ce n’est qu’une bande d’inutiles » (Fin de citation).

Avant de poursuivre : « Nous avons cessé de travailler avec ces pays fiers et arrogants, qui veulent nous dicter la manière de gérer notre propre maison ».

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