OUGANDA : Museveni Fils en passe de remplacer Museveni Père

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Pour l’opposition, il n’en est pas question. Même s’ils sont plus discrets, les Ougandais, dans leur majorité, n’en pensent pas moins. Ils n’approuvent pas une telle succession, l’Ouganda n’étant pas un royaume. N’osant pas dire, publiquement, pour une raison ou pour une autre, ce qu’ils en pensent, ils subissent cette décision en silence. Exploitant leur lâcheté, l’ex-guerillero a engagé la première étape du processus qui consiste dans la nomination de son fils comme chef d’état major des armées.

En effet, dans un communiqué en date du 21 mars, le ministère de la Défense a annoncé la nomination du général, Muhoozi Kainerugaba, à la tête des armées ougandaises. Comme son nom ne l’indique pas, il est le fils aîné du président de la République et de la première dame, qui rêve que son fils puisse devenir le prochain président de l’Ouganda. Cette nomination intervient après des années de spéculations sur l’avenir de ce jeune général.

Habitué à des déclarations intempestives sur les réseaux sociaux, Muhoozi Kainerugaba est pressenti pour prendre la succession de son père, âgé de 79 ans, à la présidence. Arrivé au pouvoir par les armes en 1986 après avoir chassé le président, Milton Obote, l’ex-guerillero prépare, certes, sa succession (par le biais de sa famille), mais la réalité est qu’il n’a jamais dit à personne qu’il comptait quitter le pouvoir de si tôt. En mars 2023, son fils avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2026 sur Twitter. Mais très vite, il a retiré cette encombrante offre politique. Son père, on le sait, briguera un nouveau mandat en vue de sa propre succession. Entretemps, le fils aura fort à faire pour consolider son pouvoir sur les forces armées.

La nomination du général, Muhoozi Kainerugaba, n’est pas une bonne nouvelle pour tous les pays de la sous-région. A Nairobi, le sang du président, William Ruto, n’a fait qu’un tour, Muhoozi ayant fait savoir, par le passé, qu’il fallait attaquer militairement le Kenya. A Kinshasa, on craint, aussi, que le nouvel homme fort de l’armée ougandaise se rapproche du Rwanda, accusé de soutenir le mouvement rebelle M23, qui sème la terreur dans l’Est de la République démocratique du Congo. A chacun ses problèmes. Comme on voit, cette arrivée qui s’annonce tonitruante ne laisse personne indifférent chez les voisins de l’Ouganda.

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