Les autorités de Kinshasa ont mis fin à leur mutisme. Longtemps silencieuses après la sortie du rapport de l’ONU indexant l’Ouganda pour son rôle dans le conflit contre le Rwanda, elles avaient, notamment, été critiquées pour n’avoir pas immédiatement convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade ougandaise en RDC. Une pratique pourtant répandue en diplomatie.
C’est désormais chose faite depuis vendredi, 19 juillet, puisque Matata Twaha a été invité à venir s’expliquer auprès du gouvernement rdcongolais. En alerte sur tout ce qui a trait à l’Ouganda, la RDC a, également, démenti une rumeur annonçant qu’un de ses représentants avait pris part à un dialogue avec une association de groupes rebelles, dont Corneille Nangaa est le coordinateur.
Selon le porte-parole du gouvernement rdcongolais, Patrick Muyaya, l’officiel en question, Jean-Bosco Bahala, aurait participé à ladite réunion sans informer sa hiérarchie. Du coup, il vient d’être démis de ses fonctions, Kinshasa ayant réitéré la présence du Rwanda comme condition sine qua none avant que ne puisse avoir lieu toute discussion en matière de paix.
Pour ce qui est du contenu de l’échange entre Matata Twaha et les autorités rdcongolaises, rien de concret n’a filtré, si ce n’est peut-être la dénégation de Kampala vis-à-vis des accusations la visant. Mais, il faut admettre que ces révélations créent une situation d’inconfort entre les deux pays, qui sont officiellement censés être des partenaires sécuritaires depuis 2022.
Même si d’un côté, il est vrai que de nombreux soldats ougandais continuent de tomber lors des affrontements quotidiens aux côtés des FARDC à l’Est du pays, de l’autre, la proximité entre Yoweri Museveni et Paul Kagame n’a jamais été un secret pour personne. Qui aujourd’hui pour dire si Kampala est un bon ou mauvais voisin pour Kinshasa ?
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)