Les présidents de la transition, Mahamat Déby Itno au Tchad, et Assimi Goita au Mali, viennent de prouver qu’ils ont plus d’une chose en commun, outre le fait qu’ils sont tous les deux des putschistes.

Après l’épisode des militaires ivoiriens emprisonnés au Mali, car accusés d’être des mercenaires, lequel s’était d’ailleurs terminé par une condamnation des hommes en tenue du président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et s’en était suivi du pardon présidentiel d’Assimi Goita, le Tchad vient, à son tour, de tourner la page d’un procès de rebelles relativement identique.

En effet, la grâce présidentielle vient d’être accordée à 380 des 440 rebelles de la milice du FACT (Front pour l’alliance et la concorde au Tchad), dont la plupart avaient été arrêtés en avril 2021, et condamnés, la semaine dernière, à la prison à vie, pour leur rôle dans le décès de l’ancien chef d’Etat, Idriss Déby Itno. Cet acte de clémence ne s’étend pas au leader du groupe, Mahamat Mahdi Ali, actuellement, en exil, ni à une cinquantaine d’autres membres.

Par cette décision, l’homme fort du Tchad entend confondre ses critiques, aussi bien, sur le continent africain qu’en Occident, qui l’accusent d’être, aussi, si ce n’est même encore plus, autoritaire que son feu père.

Malgré son jeune âge (39 ans), le général, Mahamat Déby Itno, aura, en tout cas, préféré pardonner, le contexte du Ramadan aidant, plutôt que de succomber aux dérives de la vengeance, à laquelle il semblait pourtant inéluctablement destiné il n’y a pas si longtemps que ça.

S’étant sans doute surtout inspiré de la gestion efficiente, de son homologue malien, Assimi Goita, du problème des soldats ivoiriens, Mahamat Déby Itno confirme que le fait de donner du temps aux putschistes de travailler n’est pas forcément une mauvaise chose pour l’Afrique.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)